L’apprentissage de la musique pour les enfants et les transports publics sont gratuits au Grand-Duché. (Photo: Shutterstock; Nader Ghavami/Archives. Photomontage: Maison Moderne)

L’apprentissage de la musique pour les enfants et les transports publics sont gratuits au Grand-Duché. (Photo: Shutterstock; Nader Ghavami/Archives. Photomontage: Maison Moderne)

Éducation non formelle, cours de musique ou de chant, transports en commun… Depuis quelques années, la gratuité des services gagne du terrain au Luxembourg. Tour d’horizon de ce qui est donc gratuit dans le pays.

Ce 12 juillet, les députés ont adopté la loi instituant la gratuité des maisons relais pendant les semaines scolaires, du lundi au vendredi, de 7h à 19h, pour les enfants inscrits à l’enseignement fondamental dans les structures publiques. à partir de la rentrée scolaire 2022-2023, sauf bien sûr dans les établissements privés et en dehors des créneaux horaires établis et pendant les vacances scolaires. Le dispositif coûtera 18,3 millions d’euros à l’État chaque année, alors que le budget 2021 de l’éducation non formelle s’élevait à 568 millions d’euros.

Cette même loi introduira  – moyennant un investissement annuel de 3 millions d’euros – dans les structures d’éducation et d’accueil, pendant les semaines scolaires, dès la rentrée prochaine. Pendant les vacances, la gratuité des repas sera aussi réservée aux familles disposant d’un revenu inférieur à deux fois le salaire social minimum.

La loi sur la gratuité des maisons relais vient compléter l’offre gratuite déjà existante en faveur des plus petits: 20 heures d’accueil sont en effet offertes dans les crèches, .

Autre nouveauté à venir, adoptée par les députés le 26 avril dernier: la gratuité de certaines activités artistiques pour les moins de 18 ans. L’apprentissage d’un instrument, du chant, de la danse ou des exercices de diction, de l’éveil jusqu’au diplôme du premier cycle minimum, font partie du catalogue des cours qui deviendront gratuits dès la rentrée prochaine dans les établissements d’enseignement musical du secteur communal. L’État prendra en charge les surcoûts générés auprès des communes.

Dans le même état d’esprit, les établissements scolaires publics proposent depuis l’été 2020 des cours de rattrapage facultatifs et gratuits juste avant la rentrée scolaire de septembre (l’opération est appelée Summerschool). Les livres scolaires obligatoires sont quant à eux gratuits depuis 2018.

Par ailleurs, à la rentrée, sur une nouvelle plateforme en ligne pilotée par l’Institut national des langues (INL).

L’éducation est, avec la mobilité, le grand champ d’action de cette gratuité grandissante. Aussi, le 1er mars 2020, l’entrée en application de la gratuité universelle des transports publics . Juste avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19, le Luxembourg devenait en effet le tout premier pays à instaurer un tel libre accès. Cette décision politique, , n’a pas impacté les finances des CFL, . L’État, lui, et donc indirectement le contribuable, finance à hauteur de 41 millions d’euros par an cette mesure forte.

Ce n’est pas encore gratuit

À l’initiative de la Fondation Cancer, des distributeurs publics de crème solaire sont disposés un peu partout dans le pays. , essentiellement disposées dans des parcs ou à proximité d’aires de baignade. Par contre, ni gratuité ni remboursement ne sont prévus sur le plan politique.

Des communes comme Luxembourg-ville ou Walferdange ont installé sur leur territoire quelques distributeurs de protections hygiéniques féminines (serviettes et tampons) et de préservatifs. «À des fins de dépannage», précise-t-on dans la capitale. L’Université du Luxembourg fait de même pour ses étudiants depuis décembre 2021. Sur le plan national, le gouvernement est en retard par rapport à ses engagements: l’accord de coalition 2018-2023 prévoyait en effet un remboursement universel, sur ordonnance médicale, à 100% des moyens de contraception. Or, depuis le 1er août 2018, seuls les moins de 30 ans peuvent bénéficier d’un remboursement à hauteur de 80%.

Bien loin de ces quelques perspectives, l’eau de table reste elle payante dans les établissements de l’horeca. Et malgré ayant fait l’objet d’un débat à la Chambre des députés en 2019 – à propos de la mise à disposition de carafes d’eau du robinet et non de leur éventuelle gratuité –, ce ne semble pas être d’actualité…