Dylan Baras, Retail & Real Estate Advisor chez GeoConsulting scrute les évolutions du marché de l’immobilier commercial. (Photo: Paperjam/GeoConsulting)

Dylan Baras, Retail & Real Estate Advisor chez GeoConsulting scrute les évolutions du marché de l’immobilier commercial. (Photo: Paperjam/GeoConsulting)

Les développements commerciaux connaissent un coup de frein en cette année 2023, selon le cabinet de conseil GeoConsulting. Il pointe cependant une diminution du taux de vacance commerciale.

Avec 8,4% de surfaces commerciales inoccupées en 2023, le Luxembourg remonte la pente après un creux à 10,1% l’an dernier, selon les données du cabinet de géomarketing GeoConsulting. Il explique ce phénomène par la diminution du nombre de commerces et leur réaffectation vers d’autres fonctions, comme le logement par exemple.

Mais avec près de 9.000 points de vente qui – ensemble – tutoient le million et demi de mètres carrés, le Luxembourg demeure un des pays d’Europe les plus gâtés en matière de boutiques. Cela correspond à 2,3 m2 commerciaux par habitant, juste derrière les Pays-Bas (2,4 m2/habitant) et la Belgique (2,5 m2/habitant).

Les développements commerciaux connaissent un ralentissement en 2023, ce qui est étroitement lié au contexte immobilier complexe du Luxembourg.
Dylan Baras

Dylan BarasRetail & Real Estate AdvisorGeoConsulting

«Les développements commerciaux se sont poursuivis jusqu’en 2022, mais connaissent un ralentissement en 2023, ce qui est étroitement lié au contexte immobilier complexe du Luxembourg», avance Dylan Baras, Retail & Real Estate Advisor chez GeoConsulting.

Des projets de plus en plus mixtes

Car si les projecteurs se braquent sur le coup de frein porté à dans le contexte de hausse des taux et des prix des matériaux, le phénomène déteint aussi sur les commerces tant les nouveaux projets ont tendance à proposer une mixité des finalités entre bureaux, boutiques et habitations.

Dans le détail, GeoConsulting relève une régression «assez forte» des secteurs de l’équipement de la personne et des loisirs ces quatre dernières années, tandis que les commerces alimentaires suivent une trajectoire inverse. Clairement, la déroute des marques de se fait sentir, tandis que des enseignes de grande distribution consolident leur maillage voire font leurs premiers pas au Luxembourg, comme le français par exemple qui a ouvert trois points de vente dans le pays.

Voilà pour l’offre, mais qu’en est-il de la demande? À ce niveau-là, le cabinet distingue trois tendances: la bonne tenue des commerces de proximité, soutenus par le vieillissement de la population. Quant aux plus jeunes, ils semblent rester intéressés par les , mais cherchent surtout une expérience-client particulière. Enfin, les retail parks ont tendance à s’intégrer dans une approche mixte et non plus monofonctionnelle, selon Dylan Baras.

Vers un effet d’attraction?

, ou encore : les annonces d’ouvertures de commerces vont bon train ces dernières semaines à Luxembourg-ville. «Si plusieurs enseignes d’envergure se positionnent sur Luxembourg, cela peut clairement attirer l’attention des concurrents et inciter d’autres marques à venir s’y développer», abonde notre interlocuteur.


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Le loyer reste toutefois une pierre d’achoppement pour les marques qui étudient d’autres pistes, comme l’installation en centres commerciaux (c’est le cas de attendu cet automne à la Cloche d’Or) ou bien dans des villes périphériques, histoire de tâter le marché avant pourquoi pas une installation dans la capitale.

Et de souligner que «les grandes chaînes vont généralement avoir moins de problèmes à payer un loyer important, mais, paradoxalement, on a tendance à leur adresser des loyers plus bas car les propriétaires et les villes tentent de les attirer».