Le CEO de Ripple, Chris Larsen, demande aux 30 plus gros acteurs du minage du bitcoin de modifier leur code pour rendre leur technologie moins gourmande en électricité.   (Photo: Ripple)

Le CEO de Ripple, Chris Larsen, demande aux 30 plus gros acteurs du minage du bitcoin de modifier leur code pour rendre leur technologie moins gourmande en électricité.   (Photo: Ripple)

Lui-même visé par la SEC, le très influent CEO de Ripple, Chris Larsen, a lancé ce mardi, à titre personnel, l’opération «Change the code, not the climate» avec Greenpeace et l’EWG pour mettre la pression sur l’industrie du bitcoin, réputée trop gourmande en électricité.

Le minage du bitcoin consomme trop d’électricité. Le minage du bitcoin consomme trop d’électricité. Le minage du bitcoin consomme trop d’électricité. À force de le répéter, les détracteurs de l’industrie des cryptos espèrent que cela rentre dans le crâne des décideurs politiques, afin qu’ils mettent enfin la bride à cette industrie qui opère ces milliards de calculs informatiques. 

Comme souvent, la réalité est beaucoup plus complexe. Parce que, comme souvent, cette industrie elle-même a intérêt à obtenir l’électricité au meilleur prix ou à en consommer moins. En effet, ce poste rogne beaucoup plus ses marges que les achats de ces fermes de serveurs informatiques qui lui servent à opérer les calculs pour être récompensés en bitcoin.

Même discussion que pour les centres de données

La même discussion se pose au Luxembourg à propos de l’arrivée du datacenter de Google à Bissen. Il est naïf de croire que cette question n’intéresse pas au premier plan le géant américain, qui, comme beaucoup de ses concurrents, travaille depuis des années à trouver des manières d’utiliser de l’électricité verte, de réduire sa consommation d’électricité et son empreinte environnementale.

Peu sexy auprès de l’opinion publique, c’est peu traité, mais factuel:

–  est neutre sur le plan carbone depuis 2007;

– Tous les centres de données d’ sont alimentés en énergie verte depuis 2014, mais les datacenters ont réduit leur empreinte depuis 2011;

–  a annoncé sa neutralité en 2012 et continue de progresser dans ses projets.

 Nouvelle dirigeante pour Ripple Luxembourg

La discussion a émergé dans les mêmes termes autour du bitcoin. Dernier à s’y engager cette semaine, le CEO de Ripple, Chris Larsen, que le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), était allé convaincre en 2015 dans la Silicon Valley, de l’intérêt d’installer une filiale européenne au Luxembourg.

Ripple Luxembourg est arrivée dès juillet 2015. Le milliardaire américain a disparu de la structure à la mi-janvier, comme son associé historique Bradley Garlinghouse, au profit de l’Américaine , fondée par Coil et Ripple, autour de l’inclusion financière des temps modernes.

La spectaculaire opération de communication de l’ami du Luxembourg, baptisée ’, est une charge contre la preuve de travail (proof of work) – un des fondements du bitcoin – et un plaidoyer pour la preuve de participation (proof of stake). «Si seulement 30 personnes – les principaux mineurs, les échanges et les principaux développeurs qui construisent et contribuent au code du bitcoin – acceptaient de réinventer l’extraction de preuve de travail ou de passer à un protocole à faible consommation d’énergie, le bitcoin cesserait de polluer la planète. Alors pourquoi le bitcoin ne change-t-il pas son code?»

L’homme le plus riche de la cryptosphère grâce au lancement de la société Ripple et de sa cryptomonnaie, le XRP, dont il détiendrait près de 5,2 milliards de «pièces» pour une fortune totale estimée à 7,5 à 8 milliards de dollars, a sagement attendu que le sujet de la consommation énergétique du bitcoin devienne mainstream pour lancer son projet avec Greenpeace et l’, alors que le XRP a bâti son succès depuis 10 ans en partie sur ses statistiques environnementales: 10.000 fois moins gourmand en électricité et 100 moins émetteur de CO2.

À moins que cela soit un moyen de prendre un bol d’air alors que la bataille juridique contre le régulateur financier américain (la Securities and Exchange Commission ou SEC).

«Nous alléguons que Ripple, Larsen et Garlinghouse n’ont pas enregistré leur offre en cours et la vente de milliards de XRP aux investisseurs de détail, ce qui a privé les acheteurs potentiels de divulgations adéquates sur les activités de XRP et de Ripple et d’autres protections importantes de longue date qui sont fondamentales pour notre système de marché public robuste. Les exigences d’enregistrement sont conçues pour garantir que les investisseurs potentiels – y compris, surtout, les investisseurs de détail – reçoivent des informations importantes sur les activités commerciales et la situation financière d’un émetteur» déclare Marc P. Berger, directeur adjoint de la division Enforcement de la SEC dans le communiqué de presse. «Ici, nous alléguons que Ripple et ses dirigeants ont échoué pendant des années à satisfaire à ces dispositions fondamentales de protection des investisseurs et, par conséquent, les investisseurs n’avaient pas les informations auxquelles ils avaient droit.»

La SEC entend obtenir l’arrêt des activités, le remboursement avec intérêt des investisseurs et une amende. De quoi se battre becs et ongles, non? Cette semaine, les dirigeants de la fintech s’en sont pris au rapport d’un expert de la SEC, Albert Metz, qui avait étudié l’impact de la procédure sur la valeur de l’XRT et leur avocat est monté au créneau pour empêcher la SEC d’avoir encore un délai supplémentaire.

End of the game? Non, la SEC a demandé un nouveau délai.

pour ses affaires légales et réglementaires en la personne de Michael Warren, ex-conseiller de Barack Obama et ex-directeur du conseil économique et social sous Bill Clinton. Depuis deux ans, elle est intégrée au groupe qui définit les standards bancaires de demain, la norme ISO20022.

Si la SEC échouait à démontrer ses accusations, Ripple deviendrait un succès planétaire et historique dans le domaine bancaire.