Selon les statistiques de la Banque centrale européenne sur les émissions de titres dans la zone euro, la dynamique des emprunts a connu un changement notable. Alors que les emprunts à long terme (dettes arrivant à échéance dans plus d’un an) n’ont enregistré qu’une augmentation modérée, les emprunts à court terme (dettes arrivant à échéance dans moins d’un an) ont connu une hausse significative.
Plus précisément, la moyenne mensuelle des émissions nettes de dette à long terme libellée en euros a augmenté modérément, passant de 85 milliards d’euros en 2021 et 73 milliards d’euros en 2022, à 121 milliards d’euros entre janvier et juillet 2023.
À l’inverse, les emprunts à court terme ont connu une transformation radicale. Après avoir enregistré une moyenne mensuelle nette négative de trois milliards d’euros en 2021 et positive de deux milliards d’euros en 2022, les emprunts à court terme ont fait un bond étonnant pour atteindre une moyenne mensuelle de 18 milliards d’euros au cours des sept premiers mois de l’année 2023.
En termes de taux de croissance en glissement annuel, les émissions de titres de créance à long terme libellés en euros ont atteint en moyenne 7,3% et 5,9% en 2021 et 2022, respectivement. Ces taux ont été suivis de près par un taux de 5,7% de janvier à juillet 2023.
Toutefois, les taux de croissance annuels des titres de créance à court terme ont connu une évolution spectaculaire, passant d’une moyenne mensuelle de -0,4% en 2021 et de -2,9% en 2022 à 9,4% au cours des sept premiers mois de 2023.
Divers secteurs institutionnels ont également affiché des tendances variables.
Par exemple, les banques de la zone euro ont connu une forte hausse de leur taux de croissance annuel des émissions de titres de créance libellés en euros, passant de 6,1% en juillet 2022 à 14,1% en juillet 2023.
En revanche, les sociétés non financières et les institutions financières non bancaires ont enregistré une baisse de leurs emprunts au cours de la même période, ce qui pourrait s’expliquer par une réduction des besoins de financement ou par la perception de conditions d’emprunt défavorables.
Toutefois, les gouvernements de la zone euro ont connu une légère augmentation de leurs émissions nettes libellées en euros, passant de 3,6% en juillet 2022 à 5,6% en juillet 2023.
L’évolution évidente vers des emprunts à court terme peut refléter une série de facteurs d’influence, allant de l’évolution des stratégies commerciales et de l’évaluation des risques à des facteurs macroéconomiques et géopolitiques plus larges.
Alors que la zone euro continue de s’adapter aux défis et aux opportunités mondiaux, le suivi de ces changements restera crucial pour les parties prenantes, qu’il s’agisse des investisseurs, des décideurs politiques ou de la communauté financière au sens large.
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.