Tina Kieffer a trouvé une oreille attentive au Lycée Vauban et à l’Uni pour l’action de son école ouverte au Cambodge. (Photo: Nader Ghavami)

Tina Kieffer a trouvé une oreille attentive au Lycée Vauban et à l’Uni pour l’action de son école ouverte au Cambodge. (Photo: Nader Ghavami)

L’ancienne patronne de presse vient de sortir un ouvrage en forme de «déflagration» d’amour pour sa fille adoptée au Cambodge. Le pays où Tina Kieffer permet à 1.300 jeunes filles d’être scolarisées, avec du soutien provenant en partie du Luxembourg.

Dix ans après avoir quitté le monde des médias, Tina Kieffer n’a pourtant pas réduit le rythme de ses activités. L’ancienne présentatrice de France 2, TF1 et patronne du magazine Marie Claire met toute son énergie pour aider toujours plus de petites filles cambodgiennes à être scolarisée à la Happy Chandara School, qu’elle a fondée.

Une aventure humaine qui remonte à 2004, lorsqu’elle a visité le pays, qui reste marqué par les stigmates de son passé autoritariste et de grandes inégalités.

Cette aventure, c’est d’abord «Une Déflagration d’amour» ressentie en visitant un orphelinat de Phnom Penh. Elle y rencontre celle qui va devenir sa fille, Chandara. La cinquième d’une tribu nourrie par les échanges et les expériences de la vie. Une histoire racontée dans son ouvrage, qui vient de paraître.

«Une Déflagration d’amour», paru aux éditions Robert Laffont. (Photo: DR)

«Une Déflagration d’amour», paru aux éditions Robert Laffont. (Photo: DR)

«J’ai pris beaucoup de plaisir à restituer ces instants que je pensais avoir oubliés», déclare Tina Kieffer. «Et puis, j’ai retrouvé le plaisir de l’écriture.» Non croyante, l’ancienne journaliste évoque pourtant une forme de destin, des portes qui s’ouvrent au bon moment. «L’instinct vous emmène où il faut, j’ai toujours envie d’y croire.»

À la recherche de soutiens

De la rencontre avec Chandara à son adoption, un coup de foudre s’est aussi produit pour le Cambodge, ce pays de tous les extrêmes que Tina Kieffer décrit dans son ouvrage.

Suite à son premier voyage, elle crée, en 2005, l’association «Toutes à l’école» pour soutenir l’éducation des filles dans les pays émergents. L’idée se matérialise par la construction d’une école au Cambodge, baptisée justement «Happy Chandara».

Et l’aventure s’est transformée en véritable «entreprise» de 300 collaborateurs au service de 1.400 élèves scolarisées à plein temps, dont 100 nouvelles élèves chaque année, qui reçoivent toutes le cursus khmer, apprennent le français, l’anglais et des cours d’ouverture sur le monde. Avec une assistance au niveau de leur santé, ainsi que de leurs familles.

L’ensemble est financé par des dons de particuliers ou d’entreprises. Ce qui conduit Tina Kieffer à sillonner la France, mais aussi à se rendre au Luxembourg, où  a vu le jour en 2010.

«Le Luxembourg nous soutient de plus en plus», ajoute Tina Kieffer. «Toutes les ONG souffrent en France. C’est important pour nous d’être aidés dans des pays en meilleure forme économique. Et notre équipe ici, sur place, est bien outillée, ce qui permet de gagner du temps.»

Au Vauban et à l’Uni

École primaire, collège, lycée, et désormais foyer pour étudiantes à l’université dans la capitale cambodgienne, l’action de «Happy Chandara» s’étend sur l’ensemble du cycle scolaire.

Après être venue en octobre 2018 pour une conférence de la journaliste de TF1 Anne-Claire Coudray, Tina Kieffer était venue présenter, le 17 juin, son ouvrage à Neimënster. L’occasion de retrouver les partenaires que sont devenus le Lycée Vauban et l’Uni.

Tina Kieffer lors de la conférence organisée  à Neimënster, le 17 juin. (Photo: DR)

Tina Kieffer lors de la conférence organisée à Neimënster, le 17 juin. (Photo: DR)

Alors que des enseignants bénévoles de Vauban vont animer un stage linguistique au Cambodge cet été, deux lycéennes cambodgiennes viendront passer la prochaine année scolaire à la Cloche d’Or.

«Cinq étudiantes post-bac vont aussi venir faire en quelque sorte une université à l’Université», ajoute Tina Kieffer. «Nous avons reçu un accueil favorable dès les premiers contacts au Vauban et à l’Uni. On sent ici un intérêt pour les choses qui marchent et qui réussissent.»

L’objectif, à terme, est d’étendre ce premier partenariat avec l’Uni à un échange d’étudiantes en master. Car, avec 73 réussites au bac (un taux de 100%), l’école de «Happy Chandara» veut continuer à accompagner les jeunes filles d’hier qui deviennent des femmes actives dans leur propre vie et dans l’évolution de leur pays, où Tina Kieffer se rend tous les trois mois.

En attendant, cette Mère Courage ne compte pas son énergie pour boucler un budget annuel de 4 millions d’euros.