La société française de gestion d’actifs Tikehau Capital a ouvert un bureau au Luxembourg il y a un mois. Créée à Paris en 2004, il s’agit donc de sa dixième implantation et de la deuxième dans le Benelux. Bruxelles a ouvert il y a quatre ans déjà. «Neuf personnes travaillent dans l’entité Benelux, dont une au Grand-Duché», précise Édouard Chatenoud, responsable de Tikehau Investment Management Benelux.
Désormais présent dans dix grandes métropoles à travers le monde, le gestionnaire d’actifs gérait déjà des fonds d’investissement luxembourgeois. Sept d’entre eux sont d’ailleurs labellisés Luxflag dans la catégorie «ESG». Enfin, dernier lien avec le Grand-Duché: si le capital est largement détenu par le management (44%), on retrouve aussi parmi les nombreux actionnaires la compagnie financière La Luxembourgeoise, actionnaire historique de l’assureur Lalux. Elle détient environ 1% des parts.
Notre objectif a toujours été d’investir dans des activités que nous maîtrisons et que nous apprécions.
«Nous disposons de 23 milliards d’euros d’encours et nous sommes actifs dans quatre métiers. Notre objectif a toujours été d’investir dans des activités que nous maîtrisons et que nous apprécions», explique Édouard Chatenoud. Tikehau s’est ainsi spécialisé dans la dette privée (8,4 milliards d’encours), l’immobilier (8 milliards), le private equity (3,6 milliards) et les stratégies liquides (3,3 milliards).
«Nous disposons aussi d’importants fonds propres à hauteur de 3,1 milliards d’euros et nous en profitons pour investir de manière significative aux côtés de nos clients», poursuit le responsable Benelux.
Cette semaine, Tikehau a présenté aux investisseurs luxembourgeois un fonds de private equity lancé en 2018, qui mise sur la transition énergétique et qui a été financé en partenariat avec Total. «Nous investissons dans des sociétés qui agissent sur la transition énergétique en Europe», explique Pierre Abadie, responsable de ce fonds.
Il y avait un trou d’investissement dans l’économie réelle, moins attirante peut-être que les start-up, mais cela nous convient très bien.
Mais, contrairement à beaucoup d’acteurs qui misent sur des entreprises qui développent des technologies pour l’avenir, Tikehau préfère des sociétés qui sont déjà largement actives sur le sujet. «Nous investissons dans des sociétés déjà bien installées, qui ont la confiance de leurs clients et qui sont déjà rentables», poursuit le gestionnaire.
Jusqu’à présent, elle a trouvé deux sociétés françaises correspondant à ses exigences: l’une qui installe des portes aux frigos des supermarchés (Greenyellow), l’autre qui est active dans la transformation énergétique des bâtiments existants (Groupe Rougnon).
«Il y avait un trou d’investissement dans l’économie réelle, moins attirante peut-être que les start-up, mais cela nous convient très bien», conclut Pierre Abadie.