Le Théâtre des Capucins reprend du service avec «On ne badine pas avec l’amour» et ne boude pas son plaisir d’accueillir à nouveau son public. (Photo: Maison Moderne)

Le Théâtre des Capucins reprend du service avec «On ne badine pas avec l’amour» et ne boude pas son plaisir d’accueillir à nouveau son public. (Photo: Maison Moderne)

Après des mois de vache maigre, les planches luxembourgeoises accueillent à nouveau leur public, notamment avec quelques créations très attendues. Petit tour d’horizon des sorties à ne pas manquer.

Les professionnels de la culture, et plus particulièrement du spectacle vivant, l’avaient annoncé: ils étaient prêts pour la reprise. Et ils le prouvent en tenant leurs promesses et en proposant, dès cette semaine, des représentations très attendues, notamment en matière de création locale.

Alfred de Musset au Théâtre des Capucins

La scène des Capucins accueille depuis le 26 janvier avec une joie non dissimulée – exprimée avec un entrain électrique et chorégraphique dès l’arrivée des spectateurs dans la  salle – une création adaptée de l’intrigue mondaine et amoureuse

Après quelques années de séparation, deux jeunes adultes, Camille et Perdican, se retrouvent. Amis-amoureux d’enfance, ils sont manifestement destinés l’un à l’autre. La fête est prête. Mais l’orgueil et l’amour-propre vont s’en mêler. Malgré ses sentiments, elle va se refuser à lui, le désespérer; il va la provoquer en feignant d’en aimer une autre, Rosette. Tout cela sent évidemment très mauvais pour l’issue de cette joute des coeurs… Et tout ce jeune monde initialement très insouciant est incarné avec brio par respectivement Alice Borgers, Pierre Ostoya Magnin et Sophie Mousel – qui offre un final mémorable à la pièce – tandis que Jérôme Varanfrain, qui incarne le choeur, constitue la carte contemporaine avec ses prises de vues sur le vif faites au téléphone portable et projetées en direct. 

Pour le metteur en scène Laurent Delvert, la faute originelle est celle des parents des jeunes gens: leur éducation les a dénaturés, éloignés du «vert sentier» de cet amour qui rend «sainte et sublime l’union de deux êtres, l’homme et la femme, si imparfaits et si affreux». Quant aux jeunes gens, le désir de tout contrôler leur est fatal, il conduit à ne plus être soi-même,  à ne plus s’abandonner à la vie…  

Grâce à 4 nouvelles dates ajoutées, la pièce se jouera jusqu’au 12 février

Le Grand Théâtre accueille le TOL, entre autres...

Dans le cadre de l’initiative «Partage de plateau» qui est reconduite en ce début d’année, la création du Théâtre ouvert Luxembourg (TOL)  jusqu’au 31 janvier.

Mis en scène par Mahlia Theismann, avec sur scène Jean-Marc Barthélemy, Céline Camara et Monique Reuter, le «second acte» de «Moulins à paroles» est constitué de trois personnages et de trois monologues: Leslie, actrice qui se donne; Doris, retraitée adepte de la propreté; et Graham, fils dévoué envers sa mère, qui livrent chacun à leur tour leur histoire…

Trois personnages pour trois monologues et « une expérience surprenante et profondément humaine», avec «Moulins à paroles», création du TOL présentée au Grand Théâtre du 20 au 31 janvier. Bohumil Kostohryz

Trois personnages pour trois monologues et « une expérience surprenante et profondément humaine», avec «Moulins à paroles», création du TOL présentée au Grand Théâtre du 20 au 31 janvier. Bohumil Kostohryz

«Alan Bennett nous offre ici, par ce texte éblouissant et d’une précision tyrannique, un concentré d’émotions contraires, une expérience surprenante et profondément humaine», promet la directrice du TOL Véronique Fauconnet dans l’annonce du spectacle. «Moulins à paroles» est une série de monologues écrits pour la BBC dans les années 1990 et apporte à Luxembourg une touche d’humour «so British», particulièrement pertinente en ces temps troublés…

Le Grand Théâtre proposera aussi de Molière les 27 et 28 janvier, grande comédie de mœurs sur l’émancipation des femmes, à la fois critique sociale intense et photographie d’un désastre familial… Une production de La Criée – Théâtre national de Marseille, créé aux Nuits de Fourvière à Lyon en juin 2015 et mis en scène par la plasticienne Macha Makeïeff qui «fait entendre avec force, malice et pertinence la férocité et la drôlerie inégalées du texte de Molière…»

Sophie Langevin à Esch-sur-Alzette

Après un report lié aux conditions sanitaires, la pièce de théâtre documentaire «Les Frontalières», écrite par Sophie Langevin, sera bien donnée le 31 janvier au Escher Theater. Des podcasts complèteront la représentation. Plus d’informations dans .

Du théâtre, mais pas que...

Pour celles et ceux à qui la culture a beaucoup manqué, à noter également le retour du concept «Squatfabrik» à la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette. Pour l’occasion, les artistes du collectif CooperationsART y sont  prochains afin d’approfondir leur recherche artistique initiée en août 2020, déjà à la Squatfabrik.

Le collectif d’artistes CooperationsART est un réseau d’artistes interdisciplinaires et inclusifs fondé au Luxembourg, qui vise à offrir aux artistes une liberté de création et des plateformes pour enseigner, apprendre, réaliser et présenter des arts et des œuvres d’art interdisciplinaires.

Le collectif CooperationsART sera en résidence du 25 janvier au 26 février prochains à la Kulturfabrik dans le cadre de la Squatfabrik. Shariel Baptista

Le collectif CooperationsART sera en résidence du 25 janvier au 26 février prochains à la Kulturfabrik dans le cadre de la Squatfabrik. Shariel Baptista

Enfin, le Cape – Centre des Arts Pluriels Ettelbruck consacrera à nouveau, du 4 au 7 février prochains, à un compositeur hors du commun, Alexandre Nikolaïevitch Scriabine, avec quatre soirées musicales de haut niveau et pas moins de huit pianistes internationalement reconnus…