Comment les tests de dépistage rapides en pharmacie se dérouleront-ils pour pouvoir ? Si les officines ont encore quelques jours d’ici au 16 mai pour mettre en place le dispositif, le Syndicat des pharmaciens luxembourgeois (SPL) a déjà quelques éléments.
D’abord, toutes les pharmacies ne seront pas impliquées. «C’est sur une base volontaire, nous sommes d’ailleurs en train de recenser les confrères qui veulent participer», explique à Paperjam Danielle Becker-Bauer, vice-présidente de l’organisation qui regroupe 98 pharmacies dans le pays.
Si ces tests sont rapides – enfin c’est ce qu’indique leur nom –, ils nécessitent 15 à 20 minutes de patience pour obtenir le résultat. Un délai qui risque d’engorger de nombreuses pharmacies, dont la mission première reste la délivrance de médicaments sur prescription médicale. Voilà pourquoi certains professionnels regardent à des plans B, comme des salles annexes ou encore des tentes.
Pour sa Pharmacie du Trèfle à Bettembourg, la responsable est en pourparlers avec la commune afin de pouvoir réaliser les tests dans l’une de ses salles, histoire de ne pas engorger son officine.
D’ici au lundi 10 mai, le SPL communiquera la liste des officines participantes au gouvernement. Leur nom sera ensuite publié sur , celui du ministère de la Santé ainsi que le .
Une mobilisation de ressources conséquente, mais une valeur légale
Ensuite, le testing en pharmacie sera payant. «Ça va tourner autour de 30 à 35 euros», estime Danielle Becker-Bauer, qui souligne qu’outre la mobilisation de ressources humaines pour ces prélèvements, l’opération mobilise des ressources matérielles et d’infrastructures sans oublier le traitement des déchets médicaux générés.
Particularité: ce test passé en pharmacie aura une valeur légale. Le SPL a déjà reçu un modèle du certificat qui sera remis aux patients testés. Outre le résultat du test, on y retrouvera les données personnelles de son détenteur ainsi qu’un petit questionnaire, le tout tamponné par l’officine et signé par le pharmacien.
A priori, ce document sera valide 24 heures, mais le SPL a demandé au gouvernement que cette validité puisse être étendue à 48 heures, comme c’est le cas notamment en Autriche. Et puis, pour de simples raisons pratiques: un dîner au restaurant un dimanche soir ou un lundi midi serait incompatible avec une validité de 24 heures du certificat.
Si les pharmacies peuvent être une partie de la solution, nous sommes volontaires.
«Si les pharmacies peuvent être une partie de la solution, nous sommes volontaires», insiste Mme Becker-Bauer. D’autant qu’en émettant un certificat, les officines pourraient même prendre le relais des centres de tests PCR. Le test Covid rapide est en effet admis pour accéder à certains pays ou certaines activités.
«À titre personnel, je pense qu’il se pourrait que davantage de pays européens demandent un test rapide certifié pour pouvoir y entrer cet été. Et je pense que, dans ce cadre, les pharmaciens pourraient avoir un rôle à jouer beaucoup plus important.»
Actuellement, l’Espagne accepte notamment les tests rapides, de même que les Pays-Bas et l’Allemagne, selon les données publiées sur le site web de la Commission européenne .
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Un autotest avant de passer à table, ou le PCR
À noter que le test certifié en pharmacie n’est pas la seule possibilité d’accéder aux salles des restaurants à compter du 16 mai: les clients pourront aussi choisir de se faire tester à leur arrivée au restaurant – a priori gratuitement puisque selon le Premier ministre (DP). Mais la question de la mise en pratique reste pour l’heure sans réponse: des tentes pourront-elles être installées à l’entrée de tous les restaurants? Ou le testing se fera-t-il à l’intérieur? Et qu’adviendra-t-il en cas de résultat positif?
Une autre option reste le test PCR négatif de moins de 72 heures. Mais, dans ce scénario, il faudra débourser une soixantaine d’euros , sauf si le hasard du calendrier des invitations vous conduit qui, lui, reste entièrement gratuit.