Après avoir annoncé acheter 100.000 Tesla en 2021, Hertz en revend 30.000 aujourd’hui parce que les ratios coûts-bénéfices de ces modèles sont défavorables au loueur.  (Photo: Shutterstock)

Après avoir annoncé acheter 100.000 Tesla en 2021, Hertz en revend 30.000 aujourd’hui parce que les ratios coûts-bénéfices de ces modèles sont défavorables au loueur.  (Photo: Shutterstock)

Depuis le printemps et jusqu’au 30 juillet, Hertz, la société de location de voitures, fait l’objet de plaintes collectives aux États-Unis à propos de la valeur de ses voitures électriques dans son bilan comptable. Le retour de boomerang d’une campagne de pub qui aurait pu faire pâlir de jalousie le patron de Ryanair.

Souvenez-vous, c’était en 2021, Hertz annonce son intention d’acheter 100.000 Tesla en deux ans pour verdir son parc locatif. Même Michael O’Leary, le très dynamique patron de Ryanair quand il s’agit d’assurer à la compagnie low cost la meilleure visibilité, n’aurait pas eu meilleure idée.

Trois ans plus tard, plusieurs cabinets d’avocats spécialistes de plaintes collectives rappellent aux investisseurs l’existence d’une class action pour ceux qui détenaient des actions du 27 avril 2023 au 24 avril 2024. La possibilité de la rejoindre s’achève le 30 juillet. En jeu, la manière dont les véhicules électriques ont été consolidés dans les comptes de Hertz après l’expérience de coûts cachés, notamment dans la maintenance et l’entretien des véhicules.

Hertz a minimisé l’impact financier de la dépréciation des véhicules et surestimé sa capacité à suivre et à gérer la dépréciation des véhicules; la demande pour les véhicules électriques de Hertz n’était pas aussi forte que les défendeurs avaient laissé croire aux investisseurs; Hertz avait trop de véhicules, en particulier des véhicules électriques, dans sa flotte pour rester rentable; en raison de tout ce qui précède, Hertz était susceptible de subir des pertes importantes lors de la cession de ses véhicules ICE et de ses véhicules électriques; tout ce qui précède était susceptible d’avoir, et a eu, un impact négatif important sur les résultats financiers de Hertz; et en conséquence, les déclarations publiques de la société étaient matériellement fausses et trompeuses à tous les moments pertinents.

En janvier, l’entreprise avait annoncé se débarrasser de 20.000 véhicules électriques, soit environ un tiers de sa flotte mondiale de véhicules électriques, «afin de mieux équilibrer l’offre et la demande attendue de véhicules électriques». Selon la société, cela «entraînerait la comptabilisation, au cours du quatrième trimestre 2023, d’environ 245 millions de dollars de charges d’amortissement nettes supplémentaires liées à la vente», ce qui «représente la dépréciation de la valeur comptable des véhicules électriques au 31 décembre 2023 à leur juste valeur, moins les dépenses connexes liées à la cession des véhicules».

Des Tesla d’occasion pour 20.000 dollars

Deux mois plus tard, Stephen Scherr a décidé de quitter ses fonctions de directeur général et de membre du conseil d’administration.

Au premier trimestre, les résultats faisaient ressortir un Ebitda ajusté de l’entreprise négatif de 567 millions de dollars, une marge négative de 27%, due à une augmentation de la dépréciation des véhicules, dont 195 millions de dollars relatifs aux véhicules électriques destinés à la vente. De 20.000, le nombre de voitures électriques cédées passait à 30.000. Certains internautes ont trouvé des Tesla d’occasion à vendre pour 20.000 dollars. On ignore ce qu’est devenue la promesse d’acheter 65.000 Polestar. Les résultats du deuxième trimestre ne seront connus que le 1er août.

Dans une précédente class action, Hertz a finalement accepté de payer environ 168 millions de dollars à la fin de 2022 pour régler la plupart des 364 plaintes en cours, dont certaines émanaient de clients arrêtés sous la menace d’une arme à feu. Tous étaient soupçonnés… d’avoir volé les véhicules de Hertz alors qu’il s’agissait d’un problème informatique au retour des voitures pour la plupart.