L’entreprise doit veiller à la santé et au bien-être de ses salariés en cette sortie de confinement, selon Yves Elsen. (Photo: Shutterstock)

L’entreprise doit veiller à la santé et au bien-être de ses salariés en cette sortie de confinement, selon Yves Elsen. (Photo: Shutterstock)

Assurer la communication à distance, former ses salariés aux outils informatiques, transmettre les valeurs de l’entreprise virtuellement… Yves Elsen, CEO de Hitec Luxembourg, donne ses conseils aux employeurs pour veiller au bien-être de leurs employés en cette période.

Déconfinement et retour au bureau mettent en avant le rôle des entreprises pour veiller au bien-être de leurs salariés. Comment tenir au mieux leur responsabilité sociétale en cette période? , CEO de Hitec Luxembourg, a livré ses éléments de réponse lors d’un Live Chat organisé par le Paperjam Club.

Communication et formation

«Nous avons un grand atout, l’intelligence humaine», commence-t-il. Elle a aidé employeurs et salariés à s’organiser au mieux et à distance pendant la crise. La clé réside dans la communication, selon lui: «Nous devons tâcher de garder une certaine cohésion, ne pas perdre des gens», en transposant les échanges dans un monde virtuel.

Pour continuer à fédérer les équipes, les réunions en visioconférence se sont donc multipliées. Elles ont en même temps révélé que la fracture numérique n’avait toujours pas disparu. «Vous avez des gens qui habitent dans des zones mal connectées», regrette Yves Elsen, dans la Grande Région, comme au Luxembourg. «Il faut voir comment les aider à améliorer leur connectivité.» Cela pourrait passer par un travail main dans la main avec les pouvoirs publics.

L’utilisation des moyens technologiques demande aussi, pour certains, une mise à niveau. Yves Elsen souligne alors l’importance du «life-long learning», qui passe avant tout par le dialogue. «Il faut apprendre à dire: ‘Je ne comprends pas. Pouvez-vous m’expliquer, s’il vous plaît?’», insiste-t-il.

Consolider le télétravail

Des enjeux qu’il ne faut pas sous-estimer, d’abord parce qu’on n’est pas à l’abri d’une seconde vague d’infections. Mais aussi parce que la crise a changé nos façons de travailler. Ce serait «rater une occasion» que de revenir au monde d’avant, d’après lui. Le télétravail s’est mis en place à une . «Maintenant, il faut voir comment consolider ce dynamise», estime Yves Elsen. En revoyant notamment le nombre de jours limite de télétravail pour les frontaliers avant d’être imposés dans leur pays de résidence. Il ne pense pas que cela devrait passer par un droit, : «Laissons le choix à l’employeur et au salarié.»

Le télétravail implique également de transmettre, pour les nouveaux venus, la culture d’entreprise à distance. Cela demande «de la créativité et de la discipline», par la réalisation de chartes écrites ou de vidéos, par exemple.

Responsabilité va avec liberté, et les «droits s’accompagnent de devoirs». Ainsi, la crise modifie aussi les comportements de recrutement. Yves Elsen admet que les entreprises rechercheront des profils plus débrouillards avec de bonnes capacités d’organisation. Le CEO d’Hitec est aussi attentif à l’entrée compliquée des jeunes diplômés sur le marché du travail en cette période. «Il faut les encourager, pas leur claquer la porte au nez» et profiter de leurs compétences informatiques.

Santé et environnement

«Nous ne sommes plus dans le confinement, mais le Covid est toujours présent», alerte-t-il. Avec la santé de ses employés entre les mains, l’entreprise doit toujours veiller au respect des gestes barrières. Chez Hitec, par exemple, les 50 collaborateurs viennent à tour de rôle afin qu’ils ne soient jamais plus de 30 en même temps.

L’entreprise a des responsabilités vis-à-vis de ses salariés, mais aussi de l’environnement. La crise n’a pas fait passer cette problématique au second plan, assure Yves Elsen. «Pour moi, la durabilité est un élément fondamental dans toutes les entreprises.» Des valeurs à intégrer, en ajoutant, au respect des règles d’hygiène, celles de développement durable.