L’étude très attendue commandée par le ministère du Travail pour évaluer la faisabilité d’une réduction du temps de travail au Luxembourg tout en maintenant l’égalité salariale s’est révélée décevante. Les résultats de l’étude n’ont pas été à la hauteur des attentes, ce qui laisse présager que le sujet sera au cœur des campagnes électorales d’octobre prochain.
Bien que Thuc Uyen Nguyen-Thi, chercheuse à l’Institut luxembourgeois de recherche socio-économique (Liser) et coordinateur de l’étude, , le gouvernement a essuyé pour ne pas avoir pris en compte leur avis dans l’enquête.
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Ce manque d’implication des parties prenantes a soulevé des inquiétudes quant à la crédibilité de l’étude. (LSAP), ministre du Travail a reconnu que l’étude avait apporté des données au débat en cours, mais a aussi admis .
Positions politiques
Alors que et le leur opposition à la réduction du temps de travail, prônant plutôt une plus grande flexibilité, .
D’autre part, déi Gréng cherche un terrain d’entente en proposant des projets pilotes dans des secteurs sélectionnés afin d’évaluer l’impact potentiel de la réduction du temps de travail.
Vendredi 26 mai, le Statec s’est, lui aussi, plongé sur la question du temps de travail, en fournissant des informations détaillées sur la durée moyenne du travail au Luxembourg et dans divers autres pays européens.
Pour établir une comparaison pertinente, le Statec a pris en compte à la fois le nombre total d’heures travaillées par l’ensemble des salariés et l’emploi salarié domestique mesuré par le nombre d’individus. Le ratio de ces variables, qui représente les heures travaillées par salarié, est considéré comme la durée annuelle moyenne du temps de travail par salarié.
Les données obtenues montrent que dans plusieurs pays européens, dont le Luxembourg, on observe une diminution constante du nombre d’heures travaillées.
Des réductions significatives du temps de travail sont notamment observées en 2009 et 2020. L’année 2009 a été marquée par les conséquences de la crise financière, tandis que l’année 2020 a été fortement impactée par la pandémie de Covid-19.
La France a connu une baisse notable du temps de travail entre 2000 et 2002, qui a coïncidé avec la réduction de la durée légale du travail de 39 à 35 heures par semaine.
Il est intéressant de noter que les salariés résidents ont travaillé en moyenne entre 1.608 et 1.418 heures entre 1995 et 2022, soit 7 à 13% de plus que les moyennes annuelles de la Belgique, de la France et de l’Allemagne réunies. Le Luxembourg et ses trois voisins ont tous enregistré des chiffres inférieurs à la moyenne de l’UE27 de 1.535 heures par an.
Au niveau européen, c’est la Pologne qui a enregistré la moyenne la plus élevée avec 1.998 heures en 2022, tandis que l’Allemagne a enregistré la moyenne la plus basse avec 1.295 heures.
Le Luxembourg s’est rapproché de la moyenne de la zone euro, avec une moyenne de 1.483 heures de travail.
Des changements divergents
Au cours des cinq dernières années, de 2018 à 2022, le Luxembourg a connu une réduction plus lente de 1,6% du nombre d’heures de travail, contre 1,7% dans la zone euro.
Ces résultats, bien que peu concluants, contribueront probablement au débat politique en cours sur le sujet.
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.