La Chambre de commerce plaide pour un plan ambitieux, avec des objectifs clairs. Et un début des travaux à la rentrée. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

La Chambre de commerce plaide pour un plan ambitieux, avec des objectifs clairs. Et un début des travaux à la rentrée. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

La Chambre de commerce invite le gouvernement à faire preuve d’ambition pour la relance économique du pays. Les subsides ponctionnés sur le budget de l’État pour aider les entreprises en souffrance devront laisser place à un plan ambitieux pour gagner en compétitivité et en attractivité.

«Notre route est droite, mais la pente est forte», disait en son temps l’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin. En 2020, le Luxembourg, comme d’autres pays, doit s’attendre à un retour difficile au niveau de croissance d’avant-crise au vu des différentes prévisions économiques.

Après un confinement nécessaire pour endiguer la première phase de la pandémie, l’heure est (déjà) à , qui ne doit pas faire perdre de vue le besoin de réfléchir aux pistes qui feront repartir la machine économique.


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Pour que le cercle vertueux activités économiques-création d’emplois-collecte de recettes fiscales renoue avec des rythmes qui permettent à l’État d’assurer «le standard de vie» luxembourgeois, la Chambre de commerce a présenté mercredi son «plan de relance», à savoir un ensemble de propositions pour créer un cadre propice aux entreprises.

«La nécessité est de renforcer l’attractivité du pays, pour accélérer sa diversification, et de soutenir la compétitivité des entreprises et secteurs existants, pour obtenir une économie encore plus robuste et résiliente», résume son président, .

Car la concurrence, à savoir les autres pays européens et les autres places financières mondiales, n’attend pas. L’objectif pour la Chambre de commerce est de figurer parmi les champions de la «business friendliness».

«On peut se poser la question de savoir pourquoi des pays comme la Suisse, la Hollande ou le Danemark sont devant nous en matière de compétitivité», s’interroge Luc Frieden. «Nous devons avoir l’ambition d’être dans le top trois des économies les plus attractives d’Europe.»


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Encouragement des investissements, digitalisation, quatrième révolution industrielle, intelligence artificielle, la Chambre de commerce a décliné, tel un programme de politique économique, ses propositions autour de cinq piliers: adapter le cadre structurel, investir pour une croissance qualitative, miser sur l’innovation, soutenir l’emploi et les talents, et la fiscalité.

Éviter la lenteur à tous les étages

Une des idées proposées par la Chambre de commerce est la création d’une «Medical Valley». À la lumière des besoins exprimés durant la crise par le secteur de la santé, un nouveau pôle d’activité pourrait voir le jour, comme l’explique :

Entre la lenteur administrative et le temps (long) politique, la Chambre de commerce plaide pour maintenir l’esprit d’agilité qui avait prévalu dans l’urgence de la première phase de la crise. «Beaucoup d’entreprises qui sont ici pourraient élire domicile ailleurs», rappelle Luc Frieden.

Ce qui est vrai pour le secteur financier peut aussi se vérifier dans d’autres cas de figure, notamment en matière de fiscalité.

Le temps presse donc pour mener des travaux de fond. Pour donner un signal aussi. «Les subsides et les aides financières de l’État sont très utiles, mais ils représentent une solution sur du court terme. À moyen et long termes, nous devons travailler sur un cadre pour faire en sorte que nos entreprises soient meilleures que leurs concurrentes», ajoute Luc Frieden. Qui plaide pour une approche en fonction d’objectifs clairs et pour la mise en route de cette dynamique à la rentrée, dans esprit de collaboration entre les secteurs public et privé.

«Il faut renforcer le dialogue, il faut se donner un plan d’action, avec un calendrier clair. Ou bien l’État ou bien une chambre professionnelle peut en prendre l’initiative. On ne peut certainement pas continuer au rythme que nous avions en temps normal.»