La hausse du nombre de jours de télétravail pour les frontaliers belges est saluée, mais jugée insuffisante par les syndicats. (Photo: Nader Ghavami)

La hausse du nombre de jours de télétravail pour les frontaliers belges est saluée, mais jugée insuffisante par les syndicats. (Photo: Nader Ghavami)

Les syndicats saluent l’accord trouvé entre les gouvernements belge et luxembourgeois sur l’allongement de la durée du télétravail, mais déplorent un manque d’ambition sur la question.

Dès 2022, sans devoir être imposés en Belgique. C’est 10 jours de plus qu’auparavant. Si les syndicats approuvent cet accord, ils sont toutefois déçus et auraient aimé voir les deux pays trouver un accord avec un nombre de jours plus conséquent.

«On se réjouit de l’accord trouvé entre les gouvernements belge et luxembourgeois», souligne l’OGBL. «Cela permettra notamment aux frontaliers résidant en Belgique de prester davantage de jours de télétravail dans leur pays de résidence sans avoir à craindre un impact fiscal négatif, même si le nouveau seuil reste inférieur à la limite prévue au niveau de la sécurité sociale, à savoir 25% du temps de travail annuel.»


Lire aussi


semblaient être dans les tuyaux. Le LCGB revendiquait 56 jours de télétravail par an, soit 1,25 jour par semaine. «On salue cet accord et l’augmentation de 10 jours est déjà une avancée. Mais les gouvernements auraient pu faire mieux tout en restant dans la limite des 25% du temps de travail annuel. Selon nos calculs, il était possible de monter jusqu’à 56 jours de télétravail», explique Christophe Knebeler, secrétaire général adjoint et responsable pour la politique sociale du LCGB. «D’ailleurs, cette règle européenne des 25% n’est pas absolue puisqu’il est possible de passer outre étant donné que le texte européen permet d’aller au-delà à condition de trouver un accord bilatéral entre les pays», précise le syndicaliste.

Harmoniser l’accord entre les trois pays

Les deux syndicats sont également d’accord sur la nécessité d’harmoniser cet accord avec les trois pays frontaliers afin de ne pas recréer «une inégalité de traitement entre les travailleurs frontaliers», selon Christophe Knebeler. Ce dernier appelle donc à une harmonisation à la hausse avec les autres pays frontaliers.

«Nous espérons que cet accord sera bientôt suivi d’accords équivalents avec la France et l’Allemagne. Ceci afin d’assurer que les mêmes règles s’appliquent à tous les salariés travaillant au Luxembourg, indépendamment de leur pays de résidence», indique à ce propos l’OGBL.

Pour rappel, avant la pandémie, les télétravailleurs français pouvaient prester 29 jours hors de leur pays habituel et 19 jours pour les résidents allemands.

Pas une bonne affaire pour tout le monde

Mais plus de télétravail ne fait pas nécessairement les affaires de tout le monde. Moins de jours prestés dans  le pays, ce sont aussi moins de dépenses dans les secteurs de l’horeca, du commerce, moins de rentrées de TVA… Sans garantie qu’elles soient reportées dans le lieu de résidence.

Si chaque salarié au Luxembourg télétravaillait un jour par semaine, le . Avec des emplois en moins (jusqu’à 2.000 dans l’horeca), des cotisations sociales en baisse… «Le télétravail ne représente jamais d’avantage pour l’État», expliquait alors  .

Pour le CES, il fallait donc absolument «rester sous la barre de 25% du temps de travail réalisé à domicile».