Après et mais avant le CSV (ce mardi 19 juillet), l’ADR (mercredi), déi Gréng (jeudi) et déi Lénk (vendredi), c’était au tour des Pirates de tirer leur bilan parlementaire avant les congés d’été. Et par la même occasion celui de la majorité gouvernementale. Voici ce que nous en avons retenu en quatre points.
1. Le manque de transparence gouvernementale
«Ce gouvernement avait débuté son mandat avec un discours de transparence. Or, au final, on se retrouve désormais dans un paysage politique où aucune commission d’enquête n’a été effectuée depuis 2013», peste un qui n’oublie pas de rappeler que les Pirates avaient voté, après les élections législatives de 2018, en faveur de la déclaration gouvernementale initiale de la coalition «Bettel II». Depuis, ils en sont donc revenus.
«Le gouvernement devrait être davantage contrôlé par la Chambre, mais celui-ci fait tout pour se soustraire à ce contrôle. Des affaires qui auraient mérité une commission d’enquête, il y en a. Citons le dossier ‘SuperDrecksKëscht’ ou celui du satellite Luxeosys où nous avons la preuve, grâce à la Cour des comptes, que le gouvernement n’a pas dit toute la vérité à la Chambre. Dans n’importe quel autre pays, c’est une raison suffisante pour ouvrir une telle commission d’enquête. Mais pas chez nous apparemment…»
Le quatrième volet de la réforme de la Constitution, votée une première fois la semaine dernière, Une avancée donc. «Sur le papier, c’est vrai. Mais j’attends de voir ce que donnera la réalité», tempère le député Pirate.
2. La défiscalisation du salaire social minimum
La réforme fiscale a été au cœur de l’actualité ces derniers jours à la Chambre des députés, avec qui s’est déroulé jeudi dernier. Et pour le Piratepartei, «contrairement à ce que dit le DP», il reste une marge de manœuvre budgétaire.
Sven Clement, qui était accompagné ce lundi 18 juillet de l’autre député Pirate, , prône ainsi «une défiscalisation à 100% du salaire social minimum, afin de permettre à ceux qui ont le moins de moyens de pouvoir d’achat de vivre un peu plus dignement».
Une mesure «évaluée par l’Administration des contributions directes à 300 ou 350 millions d’euros par an», selon le président d’honneur du Piratepartei. Ce dernier ayant d’ailleurs déjà en tête une manière dont cela pourrait se financer à l’avenir. À savoir, via «une augmentation du taux d’imposition maximal – jusqu’à 49%, avec différentes tranches intermédiaires – pour ceux qui gagnent plus que 200.000€ par an. La même administration a indiqué qu’une telle réforme pourrait générer 500 millions de recettes.»
3. Le télétravail des frontaliers
Un autre sujet chaud. Du moins, depuis qu’une pétition sur la question, déposée auprès de la Chambre des députés, .
«Depuis début juillet, on a retrouvé un monde sans dérogation et on se rend compte qu’il faut désormais faire quelque chose», lance Sven Clement, à propos du télétravail. Pour le député Pirate, il faut «réussir à trouver des accords équitables avec l’Allemagne, la Belgique et la France». Et pour cela, «le mot magique est rétrocession fiscale» envers nos voisins, selon Sven Clement.
«L’Union européenne a dit qu’elle préconisait une augmentation du nombre de jours de télétravail. Je suppose donc qu’avant la fin de cette législature européenne, en 2024, la donne aura changé concernant la limitation actuelle en matière de sécurité sociale (pour rappel, elle se situe à 25% de travail effectué à domicile. Au-delà de ce seuil, les travailleurs doivent être affiliés à la sécurité sociale de leur pays de résidence, ndlr). Et il serait idéal que nous ayons obtenu des accords avec les pays limitrophes avant cette échéance.»
4. Les scrutins électoraux de 2023
Les chiffres du sur les intentions de vote en vue des prochains scrutins électoraux n’ont pas échappé à Sven Clement et aux siens, crédités ainsi de six sièges dans les projections (soit le triple de la donne actuelle).
«Si cela devenait réalité, cela nous permettrait d’exercer encore plus efficacement la ‘piqûre de rappel’ que nous avons pris l’habitude d’effectuer auprès du gouvernement. Ces sondages montrent que ce dernier aurait toujours une majorité, mais on peut donc aussi y voir une volonté de renforcer l’opposition», glisse le leader des Pirates.
Ce dernier ne dit ni oui ni non à la présence du Piratepartei dans une possible coalition gouvernementale. «Parler aujourd’hui de jeux politiques qui ne reposent sur rien de concret est très difficile», confie-t-il ainsi. Une seule chose est certaine: «Il n’y aura pas d’entente possible avec l’extrême droite.»