«Il faut une avancée sérieuse entre ces deux pays frères que sont la Belgique et le Luxembourg», explique le bourgmestre de la commune frontalière d’Attert.  (Photo: DR)

«Il faut une avancée sérieuse entre ces deux pays frères que sont la Belgique et le Luxembourg», explique le bourgmestre de la commune frontalière d’Attert.  (Photo: DR)

Le député Josy Arens (Les Engagés), également bourgmestre d’Attert, fait partie de ces hommes politiques belges très impliqués dans le domaine des frontaliers. Aujourd’hui, il est de ceux qui poussent pour davantage de télétravail.

Vous avez effectué pour évoquer le dossier des 48 jours de télétravail…

Josy Arens (Les Engagés). – «J’avais du mal à comprendre pourquoi ces 48 jours de télétravail pour les frontaliers belges actifs au Luxembourg revenaient sur le devant de la scène via une proposition de résolution dans laquelle la Chambre demandait au gouvernement belge d’étudier la possibilité de passer de 34 à 48 jours. Pourquoi étudier quelque chose alors qu’un accord a déjà été annoncé le 18 mai 2019 entre la Belgique et le Luxembourg, via les deux Premiers ministres  (DP) et Charles Michel (MR)? S’ils ont effectué une telle annonce, c’est qu’ils avaient déjà dû réfléchir aux modalités pour mettre cette mesure en place, non? Donc, pour les frontaliers belges exerçant au Luxembourg, ces 48 jours devraient déjà être appliqués! Certes, en Belgique, on n’a pas encore légiféré sur la question, mais ce ne serait pas la première fois que cela arrive. Pour rappel, sur notre territoire, .

Ce n’est pas la première fois qu’une annonce politique n’est pas suivie d’effets…

«Oui. Mais ici, cela avait été effectué avec un tel sérieux que cela ne laissait pas vraiment de place au doute. En Belgique, on me rétorque que l’administration n’a pas enchaîné derrière et qu’elle n’a, au final, rien fait. Mais est-ce que c’est l’administration ou le politique qui décide?

Pourquoi étudier quelque chose, alors qu’un accord a déjà été annoncé le 18 mai 2019 entre la Belgique et le Luxembourg, via  Xavier Bettel et Charles Michel?
Josy Arens

Josy Arensdéputé belge et bourgmestre d’Attert

Dans un sens, je vous avoue que je regrette d’avoir quitté pendant cinq ans (de 2014 à 2019) le Parlement fédéral belge pour le régional. Parce que, si j’étais resté, ces 48 jours seraient aujourd’hui effectifs! J’en suis convaincu. Je me serais battu pour qu’il en soit ainsi, comme je l’avais fait de 1995 à 2002 afin que soit mis en place.

Et aujourd’hui, vous comptez à nouveau vous battre?

«Oui. Dès que l’occasion m’en sera donnée, je compte interpeler le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), sur la non-évolution de ce dossier. Toutes les semaines, si c’est possible. Et ça, tout en continuant à revendiquer l’application immédiate des 48 jours, vu l’accord prononcé en 2019.

48 jours ou 55 jours? Parce que, lors de votre intervention à la Chambre, pour les frontaliers belges…

«L’avenir de la mobilité passe par des investissements dans les transports publics et davantage de télétravail. Et on voit tous les matins à quel point la situation redevient compliquée sur les routes en direction du Luxembourg. On imagine aisément toute la pollution créée. Donc, de grâce, ne nous contentons pas de dire que nous allons avancer étape par étape. Il faut une avancée sérieuse entre ces deux pays frères que sont la Belgique et le Luxembourg. Ainsi, je me battrai également pour mettre en place ces 55 jours, qui sont le maximum possible si on ne veut pas dépasser les 25% de travail effectués à l’étranger et rebasculer sur la sécurité sociale de son pays de résidence. J’en profite d’ailleurs aussi pour dire que ce taux de 25% devrait également être revu. Il ne correspond plus à ce que doit être notre réalité. Je sais que faire évoluer des conventions entre pays peut prendre du temps. Donc, commençons à bouger dès aujourd’hui!»