Les taxes environnementales ont rapporté 299,9 milliards d’euros dans l’Union européenne en 2020. Pourtant, ce chiffre ne représente que 2,2% de son produit intérieur brut (PIB) et 5,4% du total des recettes publiques, qui proviennent des différents impôts et cotisations sociales. Eurostat calcule que, si la valeur a augmenté depuis 2002 (+88,5 milliards d’euros), rapporté au PIB et au total des taxes, son niveau a diminué. De 0,4 point dans le premier cas, et de 1,2 point dans le deuxième.
Au classement des pays où les taxes environnementales rapportent le plus parmi les autres recettes publiques, le Luxembourg arrive… dernier. Elles n’y représentent que 3,5% du total. France et Allemagne arrivent aussi en dessous de la moyenne européenne, avec 4,6% et 4,1%. La Belgique atteint quant à elle un taux de 5,5%. Les grands gagnants sont la Slovénie (12,3%), la Lettonie (10,1%) et la Bulgarie (9,9%).
Une baisse dans tous les pays en 2020
Même en valeur, le Luxembourg se place en queue de peloton, avec des taxes environnementales qui atteignent 893,3 millions d’euros en 2020. En 2019, elles atteignaient 1,09 milliard d’euros. En 2000, 610 millions.
«La plupart des États membres ont enregistré une part plus faible des recettes fiscales environnementales dans les TSC (pour revenus totaux du gouvernement des taxes et contributions sociales) en 2020, bien que, pour la majorité, la baisse soit restée inférieure à 0,35 point de pourcentage», écrit Eurostat.
Là encore, le Luxembourg fait partie des mauvais élèves. Il enregistre la quatrième plus importante baisse en points de pourcentage après l’Estonie, la Slovénie et la Roumanie, avec environ 0,75. Si on compare l’évolution du rapport entre ces recettes et le PIB, le Luxembourg arrive cette fois troisième des pires élèves, avec plus de 0,3 point de pourcentage. Reste à savoir si l’augmentation de la taxe CO2, qui passera de 20 à 25 euros par tonne émise en janvier prochain, pour atteindre 30 euros en 2023, y changera quelque chose.
La part des taxes sur l’énergie encore plus importante au Luxembourg
Les recettes fiscales environnementales proviennent majoritairement des taxes sur l’énergie (77,2%) au sein de l’Union européenne. Viennent ensuite celles sur les transports (19,1%) et la pollution et les ressources (3,7%). Au Luxembourg, les taxes sur l’énergie représentent même 91,6% du total (818,38 millions d’euros). Il fait partie des pays où elles sont le plus importantes. Les recettes sur l’énergie ont rapporté 69,07 millions d’euros, et celles sur la pollution et les ressources, 5,89 millions.
Le Luxembourg se distingue aussi avec la plus grande part des recettes fiscales sur l’énergie (60%) collectée auprès des non-résidents, évidemment en grande partie grâce aux achats d’essence et de diesel.