Le Luxembourg sera, le 1er janvier 2021, le premier pays de l’Union européenne à prohiber le glyphosate. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg sera, le 1er janvier 2021, le premier pays de l’Union européenne à prohiber le glyphosate. (Photo: Shutterstock)

Après une année de pandémie qui a mis à mal les économies, le gouvernement luxembourgeois l’a promis: la relance sera verte. Avec l’année 2021, de nouvelles mesures dans ce sens verront le jour dont, dès le 1er janvier, l’introduction d’une taxe carbone et l’interdiction du glyphosate.

L’année 2021 commencera avec deux grandes nouveautés sur le plan de la politique environnementale: la nouvelle taxe CO2 et l’interdiction de l’utilisation du glyphosate.

la taxe CO2, qui applique le principe du pollueur-payeur, Il s’agit d’une taxe sur chaque tonne de CO2 émise. Elle s’appliquera aux carburants (essence et diesel), ainsi qu’au mazout de chauffage et au gaz. Dès le 1er janvier 2021, cette taxe sera de 20 euros par tonne. Pour augmenter à 25 euros en 2022, puis 30 euros en 2023. Pour chaque litre de diesel, la taxe sera, dès l’année prochaine, d’environ 5 centimes.

Inscrite dans le plan national énergie et climat (PNEC), elle devrait induire selon le Statec. En parallèle, elle devrait aussi faire rentrer 140 millions d’euros dans les caisses de l’État. Et faire baisser la consommation de 8% en 2021, et de 15% à l’horizon 2023.

Pour compenser les effets de cette taxe sur le budget des ménages ayant de faibles revenus et éviter un effet «gilets jaunes», l’augmentation de l’allocation de vie chère et du crédit d’impôt est prévue en parallèle.

Le glyphosate interdit

Prévue dans l’accord de coalition, l’interdiction de l’utilisation du glyphosate s’appliquera elle aussi dès le 1er janvier 2021. Le Luxembourg sera d’ailleurs très controversé du fait de sa potentielle dangerosité sur la santé.

Une décision qui s’inscrit dans l’engagement du gouvernement à réduire considérablement l’usage de produits phytopharmaceutiques en général. Le plan d’action national de réduction des produits phytopharmaceutiques (PAN) se fixe ainsi l’objectif de réduire de 50% l’utilisation des produits phytopharmaceutiques d’ici 2030.

«C’est venu trop tôt», estime Christian Wester, vice-président de la Centrale paysanne, qui déplore l’impact sur la rentabilité de cette mesure, du fait qu’aucune alternative «fiable» ou «à la hauteur» n’existe pour le moment.

«En interdisant le glyphosate, nous prenons notre responsabilité politique», estime de son côté le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, (LSAP), qui assure que des recherches sont en cours et que des aides financières sont prévues pour aider les agriculteurs à opérer cette transition.

Des objectifs sectoriels à définir

Cette fin d’année a aussi vu qui donne un cadre législatif au PNEC et aux «Une loi primordiale pour notre politique climatique», déclare le rapporteur de la loi, (Déi Gréng), qui se réjouit de ce qu’un cadre de gouvernance et des objectifs très ambitieux – 55% de réduction des émissions de GES d’ici 2030 et neutralité carbone en 2050 – soient désormais inscrits dans la loi.

Et si certains critiquent l’absence de chiffrage des objectifs sectoriels, un règlement d’exécution les explicitant devrait voir le jour au cours des premiers mois de l’année 2021.