Plus de 80% des décès liés au cancer sont survenus chez des personnes âgées de plus de 60 ans. (Photo: Shutterstock)

Plus de 80% des décès liés au cancer sont survenus chez des personnes âgées de plus de 60 ans. (Photo: Shutterstock)

Une étude menée par le Luxembourg Institute of Health (LIH) sur une période de 24 ans analyse les causes de décès liées au cancer et révèle une baisse de la mortalité par cancer au Luxembourg.

Le cancer, responsable de près de 10 millions de décès en 2022, demeure la deuxième cause de mortalité à l’échelle mondiale. Avec l’augmentation et le vieillissement constants de la population, les prévisions annoncent une hausse significative des décès liés au cancer, pouvant atteindre 17 millions par an d’ici 2045.

Une récente étude du Luxembourg Institute of Health (LIH) apporte toutefois des nouvelles encourageantes concernant la lutte contre le cancer dans le pays. Les chercheuses du groupe d’épidémiologie et de prévention du cancer (Epican), les Drs Allini Mafra et Claudine Backes, ont observé une diminution de la mortalité par cancer au Luxembourg entre 1998 et 2021.

L’enquête s’appuie sur les données du Registre national des causes de décès, géré par le Service épidémiologie et statistique de la Direction de la santé et analyse près de 24.000 décès (23.750 pour être précis). Elle fournit une analyse détaillée des tendances par type de cancer, par sexe et par groupe d’âge, en utilisant les taux de mortalité standardisés pour l’âge (ASR) pour suivre les progrès.

Le taux de mortalité standardisé est un outil statistique qui permet de comparer les taux de mortalité entre différentes populations, en tenant compte de leur structure par âge. En d’autres termes, il permet de répondre à la question: quel serait le taux de mortalité de cette population si elle avait la même structure par âge qu’une population de référence? Dans notre cas, le référentiel est ici la population européenne. 

Une diminution constante de 2,1% par an

Les résultats de l’étude sont encourageants. Le taux de mortalité standardisé selon l’âge (ASR) pour l’ensemble des cancers a diminué de 2,1% par an, illustrant les progrès réalisés en matière de prévention, de détection précoce et de traitements innovants. Cependant, certains types de cancer posent plus de problèmes. Par exemple, des augmentations des taux de mortalité par cancer du larynx et du poumon chez les femmes adultes, ainsi que par lymphome de Hodgkin chez les hommes, ont été observées. 

Le cancer du poumon reste la première cause de décès chez les hommes, suivi des cancers colorectal et de la prostate. Chez les femmes, le cancer du sein demeure la principale cause de mortalité. Plus inquiétant encore, plus de quatre décès sur cinq dus à un cancer surviennent chez des personnes âgées de 60 ans et plus. «Nous ne pouvons pas ignorer les défis posés par notre population vieillissante», analyse le Dr Allini Mafra.

Malgré ces bons résultats, les chercheurs insistent sur la nécessité de poursuivre les efforts de santé publique en renforçant notamment davantage le Plan national cancer. «Bien que la diminution des taux de mortalité par cancer soit prometteuse, il est crucial d’explorer des approches innovantes en matière de prévention, de détection précoce et de traitement, et d’implémenter les résultats sur le terrain pour obtenir des améliorations durables dans la lutte contre le cancer», conclut la Dr Claudine Backes.