Nathalie Aach et son équipe de 16 personnes voient plus grand à la Belle Étoile. (Photo: Tapis Hertz)

Nathalie Aach et son équipe de 16 personnes voient plus grand à la Belle Étoile. (Photo: Tapis Hertz)

Tapis Hertz va rassembler sa vente, répartie actuellement sur trois sites, à la Belle Étoile. Un nouveau chapitre dans l’histoire de l’entreprise familiale, qui s’apprête à quitter la Grand-Rue, où elle a prospéré pendant plusieurs décennies.

«Une très bonne braderie.» Nathalie Aach avait à peine le temps de dresser le bilan de «la plus grande journée de l’année» au moment de sa rencontre avec Paperjam, il y a quelques jours, que d’autres projets l’occupaient déjà.

L’enthousiaste patronne des Tapis Hertz, l’entreprise familiale fondée par ses aïeux en 1946, est occupée à en écrire le nouveau chapitre.

Après l’annonce douloureuse, le 13 juillet dernier, , où l’enseigne a prospéré durant 73 ans, l’heure est aux nouvelles perspectives en périphérie. Et plus précisément au centre commercial Belle Étoile de Bertrange, où Tapis Hertz était déjà présent.

«Nous quittons notre emplacement actuel et reprenons un local de 600 mètres carrés, qui était disponible. Cela va nous permettre de rassembler nos équipes (16 personnes, ndlr) et nos produits en un seul endroit. C’était la meilleure chose à faire. Nous disposerons d’un environnement de travail adapté. Et nous serons dans la nouvelle aile, juste en face de l’ascenseur!», se réjouit Nathalie Aach.

Une opportunité qui s’est présentée, alors que la décision de fermer à la Grand-Rue venait d’être prise et que le propriétaire du deuxième local loué à Helfent-Bertrange avait d’autres plans pour son site.

Remise en question permanente

Outillé pour le futur, Tapis Hertz devra continuer à composer avec l’évolution des habitudes de consommation.

«La concurrence vient surtout du style de vie des gens, qui investissent peut-être moins dans l’intérieur de leur maison, mais davantage dans les loisirs, les vacances, l’électronique… Les besoins en rideaux ont également évolué. Et le changement des saisons nous concerne aussi.»

L’époque de la flanelle semble révolue. D’autant plus que les habitations, de mieux en mieux isolées, ne poussent plus forcément à l’achat de ce type de produit. «Nous devons nous adapter en proposant des produits quatre saisons. Nous allons aussi poursuivre les produits en marque propre, qui nous différencient de la concurrence.»

À peine le rendez-vous terminé, Nathalie Aach songeait déjà au salon professionnel parisien qui était sur son agenda. Une source d’inspiration pour des ventes qui continueront à se faire essentiellement en magasin, la vente en ligne étant marginale pour l’instant.

«Les salons professionnels sont importants», note Nathalie Aach. «Nous allons garder nos piliers à la Belle Étoile, rideaux, tapis, linge de maison, tout en développant notre réflexion sur la décoration.»

Un centre-ville en souffrance

Reste que le départ de la Grand-Rue – au plus tard le 14 novembre prochain – ne se fera pas sans un certain pincement au cœur. Même si la réalité économique est implacable.

«Cela fait cinq ans que nous observons une baisse de fréquentation, que le chiffre d’affaires baisse, que le prix moyen baisse, alors que les salaires augmentent tout le temps», énumère Nathalie Aach. «Le loyer était élevé, mais correct par rapport à la localisation. Il ne faisait pas partie des raisons du départ.» Celui-ci survient au terme du bail locatif de l’immeuble situé au croisement de la Grand-Rue et de la rue des Capucins.

Une décision inéluctable, qui est aussi symptomatique d’un centre-ville qui se cherche sur le plan commercial et attend l’ouverture du paquebot Royal-Hamilius en tant qu’éventuel nouveau pôle d’attraction.

«Je ne veux évidemment pas que la ville meure, mais l’accès en voiture est devenu compliqué. Et puis, nous avons ressenti le départ d’entreprises ou d’institutions du centre-ville. Seule la journée du samedi nous apporte du monde», indique Nathalie Aach.

De quoi nourrir les réflexions du côté des élus et de l’UCVL. D’ici là, il n’est pas improbable que Tapis Hertz soit de retour pour la Braderie, en collaboration avec un autre magasin qui n’expose pas en rue. Une page se tourne, mais les chapitres précédents ne sont pas oubliés pour autant.