Le salaire social minimum luxembourgeois devrait augmenter de 2,8% à partir du 1er janvier 2021. (Photo: Shutterstock)

Le salaire social minimum luxembourgeois devrait augmenter de 2,8% à partir du 1er janvier 2021. (Photo: Shutterstock)

L’OGBL et le LCGB s’insurgent dans un communiqué commun contre les critiques de l’UEL vis-à-vis de la revalorisation du salaire social minimum. Ils espèrent que le gouvernement ne reviendra pas sur cette décision, jugée essentielle pour les travailleurs concernés.

Revaloriser le salaire social minimum (SSM) en cette période de crise paraît . «Une telle hausse (…) n’est tout simplement pas soutenable», a précisé l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) dans un communiqué de presse la semaine dernière. Elle évalue à plus de 60 millions d’euros le surcoût engendré pour les entreprises, qui toucherait «spécifiquement les secteurs qui emploient un grand nombre de salariés rémunérés au SSM alors qu’il s’agit déjà des secteurs qui sont le plus touchés par la crise (minimum 8 millions d’euros pour l’horeca et 15 millions d’euros pour le commerce et le transport)». Son directeur, , a défendu cette position au micro de RTL, mercredi.

Des propos plus que mal pris par les syndicats, qui les qualifient d’«attaque scandaleuse sur le salaire minimum juridique». L’OGBL et le LCGB critiquent, dans un communiqué de presse commun, l’utilisation de «tactiques alarmistes pour annoncer la perte de compétitivité économique».

Travailleurs essentiels

«Le fait que l’UEL utilise la pandémie de Covid-19 pour nuire aux travailleurs le plus durement touchés socialement et économiquement dans leur évolution salariale est scandaleux, un affront anti-travailleurs de premier degré. Cet ajustement salarial n’est rien d’autre que l’ajustement décalé du salaire minimum légal à l’évolution générale des salaires, qui a déjà eu lieu en moyenne il y a au moins un an et demi pour les autres strates salariales. Alors avant le déclenchement de la pandémie Covid. L’UEL a omis cette information dans son communiqué de presse», écrivent-ils.

Avant de rappeler les aides de l’État fournies aux entreprises et le chômage partiel, qui constituent un «soulagement important pour ces secteurs». Pour les deux syndicats, les couches salariales supérieures afficheraient des pourcentages de développement plus élevés que l’évolution moyenne des salaires.

Ils demandent au gouvernement de ne surtout pas remettre en cause l’ajustement du salaire social minimum prévu, comme chaque année, le 1er janvier 2021, de 2,8%. «Cette année, il a été démontré dans le contexte de la crise sanitaire que le travail des salariés des secteurs à bas salaires est essentiel pour notre société et que notre économie ne fonctionnerait pas sans lui.»

Au contraire, ils espèrent une «politique offensive contre l’élargissement de l’écart salarial, les inégalités sociales, le risque de pauvreté et contre le phénomène des travailleurs pauvres».