Sylvie Rodrigues est administratrice indépendante depuis plus de 13 ans. (Montage: Maison Moderne)

Sylvie Rodrigues est administratrice indépendante depuis plus de 13 ans. (Montage: Maison Moderne)

Dans son numéro «Women on board», Paperjam met en lumière plus de 100 profils de femmes prêtes à rejoindre un conseil d’administration. Découvrez divers profils de femmes ainsi que leurs points de vue et leurs idées pour un meilleur équilibre des genres dans les instances de décision. 

apporte une combinaison unique de compétences stratégiques, opérationnelles et techniques grâce à son expertise dans le secteur des fonds et à sa connaissance approfondie de la réglementation financière. Sa connaissance du secteur, combinée à une expérience en gestion de projets opérationnels, lui permet de fournir des solutions de bout en bout, de faciliter le changement dans des environnements complexes et d’assurer une conformité totale avec la réglementation. En tant qu’administratrice indépendante, elle se passionne pour aider les organisations à relever les défis, à saisir les opportunités et à atteindre une croissance durable dans un paysage financier en rapide évolution. Administratrice indépendante depuis plus de 13 ans, elle siège au conseil d’administration de fonds d’investissement réglementés par la CSSF, d’OPCVM et de fonds alternatifs, de sociétés de gestion réglementées par la CSSF (AIFM) et de sociétés d’investissement non réglementées.

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confrontée en tant que femme membre indépendante d’un conseil d’administration?

Sylvie Rodrigues. – «Le plus grand défi a été de veiller à ce que je ne sois pas traitée différemment parce que je suis une femme. J’aborde mon rôle avec professionnalisme et humour, ce qui contribue à faire tomber les idées reçues.

Comment gérez-vous la résistance ou le scepticisme dont vous faites l’objet?

«J’ai eu la chance de ne pas rencontrer de résistance significative fondée sur mon sexe. Ma carrière de gestionnaire de projets stratégiques mondiaux dans des environnements hautement techniques, financiers et opérationnels a démontré que les compétences et la diplomatie comptent plus que le sexe. Cela dit, les femmes peuvent parfois être confrontées à des difficultés, comme le fait d’hésiter à défendre leurs réalisations. Nous devons faire connaître nos contributions et veiller à ce que nos succès soient reconnus.

Croyez-vous que l’égalité entre les hommes et les femmes s’améliore au sein des conseils d’administration?

«L’égalité doit être clairement définie. L’objectif n’est pas seulement la parité, mais la mise en place de la meilleure gouvernance possible. Les conseils d’administration efficaces reposent sur des compétences complémentaires, indépendamment du sexe.

Quel est votre avis sur les quotas de femmes dans les conseils d’administration?

«Les quotas peuvent parfois entraver l’objectif de créer la composition la plus efficace possible des conseils d’administration. Si les quotas favorisent la représentation, ils ne garantissent pas toujours la bonne combinaison de compétences.

En tant que femme membre d’un conseil d’administration, vous sentez-vous particulièrement responsable de plaider en faveur de la parité et de l’inclusion des sexes?

«La défense de la parité exige une définition claire des termes. La parité signifie-t-elle 50/50? Et comment définir le ‘genre’ dans ce contexte? Plutôt que de se concentrer uniquement sur la parité, je pense que nous devrions donner la priorité aux valeurs éthiques et à une gouvernance respectueuse.

De votre point de vue, comment la diversité influe-t-elle sur les performances d’un conseil d’administration?

«La diversité n’a de sens que si elle améliore les résultats. Des études montrent que la diversité des sexes améliore les performances, mais la parité est moins importante que le respect et la valorisation de toutes les voix.

Quelles solutions ou politiques pourraient favoriser une meilleure parité?

«C’est une question complexe. Je pense qu’une pression excessive pour sélectionner des femmes dans le but d’atteindre des quotas peut être contre-productive. Nous devrions plutôt nous concentrer sur l’identification et le mentorat des personnes talentueuses.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésite à s’engager dans cette voie?

«Comprendre les responsabilités et l’obligation de rendre des comptes qui accompagnent le fait d’être membre d’un conseil d’administration. Soyez prête à vous impliquer. Je crois fermement au mentorat. En tant que mentor pour le master en gestion de patrimoine de l’Université du Luxembourg et l’initiative Rita Knott, j’encourage les femmes à rechercher des conseils et un soutien pour développer leur carrière.

Des moments dans votre carrière qui illustrent la réalité d’être une femme dans ce rôle?

«J’ai une anecdote détaillée sur le moment où les hommes d’un conseil d’administration ont ‘oublié’ que j’étais une femme, me traitant purement comme une égale.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme qui veut faire sa marque?

«Identifiez vos rêves et restez authentique. Restez fidèle à vos valeurs. Créez des réseaux stratégiques. Trouvez un mentor qui vous guidera dans votre croissance.»

Cet article a été rédigé initialement en anglais et traduit et édité en français.