Ils étaient 32% à dire en 2020 que le télétravail avait dopé leur productivité. Les personnes interrogées par Vanson Bourne cette année sont 51% à l’affirmer. À condition qu’elles ne travaillent pas sous la surveillance resserrée de leur management. (Photo: Shutterstock)

Ils étaient 32% à dire en 2020 que le télétravail avait dopé leur productivité. Les personnes interrogées par Vanson Bourne cette année sont 51% à l’affirmer. À condition qu’elles ne travaillent pas sous la surveillance resserrée de leur management. (Photo: Shutterstock)

Selon une étude menée cet été par Vanson Bourne pour VMware auprès de 7.600 décideurs dans des entreprises, plus les employés sont surveillés au travail, plus ils s’en vont.

Que fait mon employé? À quelle heure s’est-il connecté? A-t-il travaillé depuis? En même temps que le Covid a obligé toutes les organisations qui le pouvaient à passer en télétravail, il a modifié ces subtils équilibres relationnels entre les dirigeants, les managers et les employés.

Parmi les plus frappantes conclusions de l’enquête menée auprès de 7.600 décideurs – CEO, DRH, CIO et employés –, l’écart sur la surveillance est très élevé: alors que 84% des entreprises ont installé des solutions de surveillance pour des raisons de sécurité et 70% pour mesurer l’évolution de la productivité, les employés sont deux fois moins nombreux que les directeurs des ressources humaines à être au courant des mesures.

Parmi ces organisations, les mesures prises incluent la surveillance des courriels (44%), la navigation web (41%) et les outils de collaboration (43%), ainsi que la vidéosurveillance (29%), le suivi de l’attention via des webcams (28%) et des logiciels d’enregistrement de frappe (26%).

«Si les employés ne pensent pas qu’ils ont été surveillés et découvrent qu’ils le sont, cela ébranlera leur confiance dans l’entreprise, avec, à la clé, une baisse de productivité et un turnover plus important», dit le rapport.

Risques accrus en matière de sécurité

Le télétravail a accéléré le turnover dans les entreprises, mais beaucoup moins dans les entreprises qui ne mettent rien en place pour surveiller leurs employés (23%) que dans celles où il existe un dispositif (41%). 

Les entreprises ont-elles le choix? Les chercheurs, sans le dire, s’interrogent. Pour 75% des décideurs, difficile d’imaginer du télétravail à long terme, compte tenu de la sensibilité des données qui sont manipulées par les employés. Sans surprise, les responsables de l’informatique alertent sur les risques accrus en matière de sécurité (60%).

Que font-ils pour mitiger le risque? 52% entraînent les employés à protéger des données sensibles, 52% à utiliser un VPN pour certaines tâches, 51% à chiffrer des données sensibles, 48% ont mis en place de nouvelles protections, et 41% ont limité l’accès de leurs employés à certaines catégories de données.

Un travail de plus en plus hybride pour les jeunes

L’IT peut avoir un peu de souci à se faire. Car toutes les générations ne sont pas égales devant la technologie. Là où les boomers (nés entre 1946 et 1964) ne sont que 45% à utiliser des appareils personnels pour travailler, la génération Z (1997-2012) utilise ses propres appareils dans 81% des cas. Chaque génération travaille davantage avec ses appareils… et vit comme une brimade les restrictions de l’IT. Au point d’assurer les IT que leurs mesures pénalisent leur productivité.

Il y a des chances que les IT doivent s’adapter à cet environnement doublement hybride (présentiel/télétravail, devices personnels/professionnels): 80% des personnes interrogées assurent que le télétravail offre le plus de diversité à l’entreprise, 75% que cela est beaucoup plus inclusif, et 75% que le télétravail a permis de jauger les employés non plus sous l’angle des heures passées au bureau, mais sous celui de la performance.