«Le gouvernement luxembourgeois n’a pas l’intention de modifier les statuts de SES.» Au député socialiste et ex-ministre de l’Économie, , qui l’interrogeait ce mardi après-midi à la Chambre des députés, le Premier ministre, (CSV), répond en une phrase. Coincé entre l’impact que peut avoir une déclaration du premier actionnaire de l’entreprise cotée et l’éternel tango entre le «trop» et le «trop peu» autour de la pépite luxembourgeoise, visée par le fonds américain Appaloosa à la veille de son 40e anniversaire.
Il est aussi insupportable que ces fonds se comportent comme des grillons qui mangent tout sur leur passage, sans qu’on s’y oppose plus fermement.
«Inquiétant!», plutôt, lâche l’ex-ministre quelques instants plus tard. «Pendant longtemps, j’ai l’impression que des Premiers ministres comme Pierre Werner ou Jacques Santer ont défendu SES bec et ongles. Aujourd’hui, avec cette coalition très néolibérale, je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas.»
«Tous les gouvernements depuis 40 ans – et c’était encore le cas du dernier lors des discussions autour de la fusion avec Intelsat – ont toujours insisté pour que le siège, mais aussi le contrôle stratégique de SES, reste au Luxembourg. Cela a toujours été une condition sine qua non de toute transaction», avait dit M. Fayot lors de son intervention.
«Il est aussi insupportable que ces fonds se comportent comme des grillons qui mangent tout sur leur passage, sans qu’on s’y oppose plus fermement», commente encore l’ex-ministre de l’Économie.
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«Il est certain que SES doit continuer à la fois à investir pour continuer à se développer et à se désendetter pour éviter ce genre de situation», dit encore M. Fayot. SES avait retrouvé une meilleure situation financière avec le paiement, par les États-Unis, du rachat des fréquences aujourd’hui destinées à la 5G américaine. Mais engloutir Intelsat la remet en situation plus délicate. Ce qui n’arrange pas non plus ce fonds engagé des deux côtés, dans SES et dans Intelsat, et qui a son investissement «bloqué» à moins de vendre… à perte, ce pour quoi il n’a pas un grand appétit.