La construction plombe l’emploi au Luxembourg, ressort-il du dernier rapport «flash» du Statec. L’institut de statistiques note que la progression de l’emploi dans le pays a rejoint celle de la zone euro sur le premier trimestre 2024, alors que ces dix dernières années, le différentiel en faveur du Luxembourg était de l’ordre de 0,5 point de pourcentage. «Les mauvais résultats dans la construction n’y sont pas étrangers», pointe le Statec. Si l’emploi dans la construction a freiné en zone euro l’an dernier (+1.5% en 2023, après +3.2% en 2022), le Luxembourg fait partie des trois pays membres où les effectifs de cette branche ont le plus reculé en 2023 (-0,9%, à côté de -0,1% pour l’Autriche et -7,1% pour la Finlande).
Au premier trimestre 2024, on comptait ainsi 49.144 emplois dans la construction, soit 2.485 de moins qu’au premier trimestre 2023. C’est par ailleurs au dernier trimestre 2022 que l’on comptait le plus d’emplois dans la construction – 51.740 – sur ces 20 dernières années.
Le rapport souligne aussi que «tandis que l’emploi dans la construction a fortement baissé en 2023, certaines sous-branches liées à la transition énergétique ont mieux performé. En particulier, l’emploi auprès des installateurs électriques s’est développé favorablement tout au long de 2023. Après une baisse marquée au début de l’année 2023, les plombiers et chauffagistes ont réussi à stabiliser leurs effectifs au tournant de 2024.»
Pour le mois de juillet, le comité de conjoncture a par ailleurs reçu 86 demandes de chômage partiel. 72 répondent à des contraintes conjoncturelles, dont près de la moitié – 30 plus précisément – émanent du secteur de la construction.
La demande elle aussi en baisse
Comme pour les emplois, la demande est, elle aussi, à la baisse. La construction fait partie des secteurs, comme l’industrie dans une moindre mesure, qui sont impactés par une baisse de la demande. Plus de la moitié des entreprises de construction estiment ainsi que le manque de demande pèse sur leur activité. Une baisse de la demande enclenchée depuis le premier trimestre de 2022.
Autre difficulté mise en lumière pour les entreprises de la construction: les conditions de financement. La moitié des entreprises du secteur fait régulièrement appel aux banques pour se financer et «considère les conditions de financement comme un défi majeur, selon les derniers Baromètres de l’économie de la Chambre de commerce».
L’investissement réel dans le domaine de la construction non résidentielle est ainsi en repli, de 14% sur un an (après -2,4% sur un an en 2023), contre -0,4% en zone euro. «Ces résultats renvoient aux indicateurs de confiance des entrepreneurs, qui tendent à s’améliorer sur les derniers mois pour l’industrie et les services, mais qui continuent à se dégrader dans la construction», souligne le rapport du Statec.