Le télétravail des cadres est en progression dans les entreprises de petite et de moyenne taille. (Photo: ShutterStock)

Le télétravail des cadres est en progression dans les entreprises de petite et de moyenne taille. (Photo: ShutterStock)

Près d’un cadre sur deux serait prêt à quitter son entreprise si celle-ci faisait marche arrière sur le dossier du télétravail, indique l’Association pour l’emploi des cadres dans une enquête annuelle.

Pas touche au télétravail. C’est en substance le message lancé par les cadres français à l’issue d’une enquête menée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) auprès d’un panel de 3.000 professionnels, et dévoilée ce mardi 12 mars. Parmi eux, près d’un sur deux (45%) serait même prêt à changer d’entreprise si celle qui les emploie venait à supprimer la possibilité de travailler de temps à autre hors du bureau. Et ils seraient encore 25% à envisager une démission si leur entreprise ne faisait que réduire le nombre de jours de «home office» auxquels ils ont droit actuellement.

Deux jours pour 28% des cadres

Le télétravail s’est en effet imposé dans les habitudes des cadres français, qui à 67% en bénéficient au moins une fois par semaine. Plus d’un cadre sur quatre (28%) s’y consacre deux journées par semaine, tandis que 16% des personnes interrogées utilisent une journée par semaine et que 17% d’entre elles «grimpent» jusqu’à trois ou quatre. À l’inverse, 25% des sondés disent n’avoir jamais recours à cette solution.

Au total, la part des cadres en télétravail régulier se maintient à 67% en décembre 2023, comme 12 mois auparavant. La proportion était de 63% en 2021.

Le transport, principal bénéfice

L’étude souligne que le télétravail gagne du terrain dans les «petites» organisations, puisque 54% des cadres de TPE s’emparent désormais de cette possibilité, contre 47% en 2021, ainsi que 63% de ceux exerçant en PME, contre 56% deux ans auparavant. Dans les grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire, la part de cadres télétravailleurs atteint 74%, en léger repli par rapport à l’année 2022 (78%).

Principales raisons invoquées par les sondés: le gain de temps dans les transports (88%), la possibilité de travailler au calme (87%), la flexibilité dans les horaires de travail (85%) et la possibilité de gérer les imprévus, comme un rendez-vous chez le médecin (85%).

Adaptation de rigueur

Les cadres adeptes du télétravail indiquent par ailleurs, à 70%, adapter leurs missions en fonction des journées loin du bureau. Ainsi, plus de six sur dix (61%) continuent de préférer les réunions d’équipe en présentiel, et 53% d’entre eux préfèrent également être physiquement sur place pour des meetings avec des clients ou des prestataires.

À l’arrivée, si 45% des cadres considèrent disposer du nombre de jours de télétravail souhaité, 49% aimeraient davantage télétravailler. Et ce en dépit de quelques désagréments que l’enquête n’oublie pas de pointer.

Points de vigilance

40% des cadres jugent ainsi que le télétravail rend plus difficile la séparation entre vie professionnelle et vie privée, 48% qu’il provoque une moindre intégration des nouvelles recrues, 46% qu’il suscite le sentiment d’en savoir moins sur ses collègues, 41% qu’il génère de l’isolement et 40% qu’il entraîne «une sensation de vide dans les locaux», lorsque le travail s’effectue sur place.

Autres points de vigilance mis en exergue: pour plus d’un cadre sur trois s’expriment la peur de passer à côté d’informations et de communications importantes (39%) et le sentiment que le manager n’apprécie plus, ou mal, la charge de travail lorsqu’on se trouve à distance (34%). 27% des cadres redoutent aussi que le télétravail les empêche de saisir des opportunités professionnelles. À noter: tous ces chiffres sont à majorer d’au moins 10 points auprès des moins de 35 ans.

Autant de craintes n’empêchant pas 69% des cadres de considérer, en définitive, que le télétravail présente plus d’avantages que d’inconvénients. Conclusion à laquelle aboutissent près de trois sondés sur quatre (74%) parmi les plus jeunes.