En immatriculant SumUp Payments au Luxembourg, la fintech londonienne est plus près que jamais d’un déménagement pour éviter les conséquences du Brexit. (Photo: Sumup)

En immatriculant SumUp Payments au Luxembourg, la fintech londonienne est plus près que jamais d’un déménagement pour éviter les conséquences du Brexit. (Photo: Sumup)

Info Paperjam. – Et si SumUp finissait par arriver à Luxembourg? La fintech londonienne n’a jamais caché qu’elle cherchait un autre quartier général pour échapper au Brexit. Fin mars, elle a fait un pas de plus avec la création de SumUp Payments par son CEO Daniel Klein.

Le CEO de SumUp ne parle pas pour ne rien dire. Daniel Klein n’a admis qu’une seule fois, , qu’il allait devoir déménager une partie de sa fintech vers le continent européen pour échapper au Brexit.

C’était le 20 septembre 2017. Rien n’était clair au pays de Theresa May, Boris Johnson et Nigel Farage.

SumUp était alors la première fintech à atteindre le chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et elle dégageait son premier bénéfice. Avec ses 100.000 transactions par jour, dans 31 pays et sur trois continents, SumUp s’imposait dans le monde des terminaux de paiement mobiles auprès des petits commerçants.

330 millions d’euros de prêts

Deux ans plus tard, rien n’est plus clair en ce qui concerne le Brexit. Mardi, la start-up londonienne a annoncé avoir obtenu un prêt de 330 millions d’euros auprès de Bain Capital Credit, Goldman Sachs Private Capital et d’autres entités.

«Cette injection de fonds accélérera considérablement la croissance de notre clientèle, renforcera la position de leader technologique de SumUp et stimulera le développement de nouveaux services», a expliqué un des cofondateurs de la fintech, Marc-Alexander Christ, à Bloomberg.

Cette année, la société espère passer le cap des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires et maintenir sa croissance à 120% par rapport à 2018. Plus de 4.000 nouvelles entreprises la rejoignent chaque jour et elle compte 1,5 million d’utilisateurs actifs, comme DHL ou les «black cabs» de Londres.

Quatre sociétés au Luxembourg

 jusqu’au 1er mai 2018, elle a obtenu du régulateur britannique  depuis. Dans l’article de 2017, Klein avouait avoir testé un certain nombre de régulateurs européens pour voir où s’installer.

Et si la Commission de surveillance du secteur financier ne donne jamais d’informations sur ceux qui sont candidats à rejoindre l’écosystème luxembourgeois, les dirigeants de SumUp ont tout préparé. En quatre temps.

Fin décembre 2015, arrivent la holding et ses actionnaires exotiques, des îles Caïmans aux Bahamas en passant par Londres.

Deux mois plus tard, le directeur financier Todor Popov, le directeur juridique Gareth Walsh et une avocate de chez Halsey Group spécialisée en lutte contre le blanchiment, Yeliz Bozkir, constituent une deuxième holding: selon son dernier bilan disponible (2018), SumUp Holdings Luxembourg (141 millions d’assets) regroupait ses filiales bulgare, suisse, irlandaise, brésilienne, péruvienne et allemande, ainsi que  pour 53,7 millions d’euros.

Le masque tombera avant Halloween

Juillet 2018, les trois mêmes personnes créent, à la même adresse, une troisième société, SumUp MIDCO, qui chapeaute la holding.

Et fin mars dernier, SumUp avance à visage découvert avec SumUp Payments, le même nom qu’elle porte à Londres. Seule différence, le directeur financier est remplacé dans l’organigramme par le CEO Daniel Klein. En juin, un quatrième administrateur, Valentin Knobloch, lui aussi avocat chez Halsey Group, rejoint le trio.

Mardi après-midi, au 41 avenue de la Gare où les quatre sociétés sont localisées, rien n’indiquait leur présence sur les nombreuses boîtes aux lettres de ce centre d’affaires.

À Halloween, les masques tomberont pour le Brexit.  sera prête.