Le réalisateur allemand de «Quatre Minutes» et «15 Jahre», Chris Kraus.  (Photo: Shutterstock)

Le réalisateur allemand de «Quatre Minutes» et «15 Jahre», Chris Kraus.  (Photo: Shutterstock)

Considéré comme un petit chef-d’œuvre du cinéma allemand, «Quatre Minutes» connaît une suite baptisée «15 Jahre», dont le tournage a débuté la semaine dernière, et se terminera au Grand-Duché fin mars. Et ce n’est pas la seule touche luxembourgeoise de cette production…

2006. Trois ans après le succès international de «Good Bye, Lenin!» (César du meilleur film de l’Union européenne), signé Wolfgang Becker, et deux ans après «La Chute» (Oliver Hirschbiegel), le cinéma allemand connaissait une année nouvelle année faste. Avec «La Vie des autres» de Florian Henckel von Donnersmarck (Oscar du meilleur film étranger), mais aussi «Quatre Minutes» du réalisateur Chris Kraus. Un drame inspiré d’un fait divers, construit autour de la relation entre deux femmes abîmées par la vie. L’histoire plongeait le spectateur au cœur d’un pénitencier à la rencontre d’une jeune délinquante dont le talent exceptionnel de pianiste était révélé par une enseignante, cette dernière décidant de la préparer pour le concours d’entrée au conservatoire.

Succès critique et public

Ce petit film d’auteur réussissait à concilier succès critique (quatre récompenses, dont meilleur film, aux Deutscher Filmpreis, les César allemands, notamment) et public (un des plus gros scores de cette année-là au box-office allemand).

«Il a aussi, par exemple, fait 250.000 spectateurs en France. 400.000 en Italie. 200.000 en Espagne. C’est pas mal pour un film en langue allemande sur ces territoires», dit, en souriant, Jani Thiltges, un des producteurs de Samsa Film. «Et puis, ce film a aussi été nommé pour le Prix du film européen de l’année ou aux Golden Globes aux États-Unis. On l’a même adapté au théâtre en France…»

Chez nous fin mars

Pour Jani Thiltges, «Quatre Minutes» est «un chef-d’œuvre du cinéma allemand». Mais s’il connaît si bien la vie de cette œuvre, c’est aussi parce qu’il est partie prenante de sa suite, Chris Kraus ayant décidé d’en réaliser une 15 ans après. Celle-ci est sobrement intitulée «15 ans» («15 Jahre» en version originale), «tout simplement parce qu’il reprend la vie du personnage principal (la révélation de l’époque, Hannah Herzsprung, ndlr) 15 ans plus tard. À sa sortie de prison.»

Le tournage a débuté la semaine dernière et se terminera au Luxembourg fin mars. Sur les 6,9 millions de budget, 850.000 proviennent du Film Fund Luxembourg. Ce qui permet à Samsa Film de coproduire aux côtés des Allemands de Dor Film West, Senator et Four Minutes Filmproduktion, et des Autrichiens de Dor Film Produktion.

Au Festival de Cannes ou à Toronto?

«C’est un budget assez important, à l’image des attentes du public qui a vu le premier film», souligne Jani Thiltges à propos de ce projet dont font partie des techniciens et comédiens luxembourgeois, le trio Désirée Nosbusch, André Jung et Marc Limpach étant partie prenante du casting. On notera aussi que c’est Wild Bunch, un des plus grands vendeurs sur le marché en dehors des majors américaines, qui assurera les ventes internationales.

«On espère que le film sera repris dans un grand festival. On vise ceux de Venise et Toronto à la rentrée. Mais pourquoi pas Cannes? C’est notre envie, en tout cas», conclut Jani Thiltges.

Il est vrai que les films précédents de Chris Kraus (qui est aussi écrivain, son premier roman traduit en français s’étant d’ailleurs suffisamment bien vendu pour qu’il ait droit à une réédition de poche) ont eu les honneurs de festivals de premier plan.