Le Südspidol connaît un fameux contretemps dans le développement de son projet. (Illustration: Albert Wimmer/Architects Collective)

Le Südspidol connaît un fameux contretemps dans le développement de son projet. (Illustration: Albert Wimmer/Architects Collective)

La direction du Centre hospitalier Emile Mayrisch a annoncé qu’elle était dans l’obligation de rompre le contrat qui avait été signé avec le groupement d’études HTE pour la construction du futur Südspidol. 

«C’est une décision que nous avons dû malheureusement prendre dans la continuité des constatations faites ces deux dernières années», a déclaré René Metz, directeur du CHEM. Une décision d’envergure, puisqu’il s’agit de la rupture de contrat avec le groupement d’études HTE (Health Team Europe), qui avait remporté en octobre 2015 , le nouveau complexe hospitalier pour la région Sud.

Alors que le travail de planification est lancé depuis plusieurs années, et que 37,8 millions d’euros ont déjà été engagés, un certain nombre de problèmes sont apparus et se sont révélés insolubles par l’équipe en place. Depuis plusieurs mois, des retards et des manquements ont été constatés par le CHEM envers HTE.

Trois points critiques importants ont été identifiés:

- une absence de planning raisonnable pour la construction;

- pas de données fiables concernant les coûts de construction et des contradictions dans les chiffres;

- pas de supervision locale de la part de HTE, alors que cela est prévu dans le contrat.

«Pourtant, nous avons tout mis en œuvre pour tenter de trouver des solutions!», affirme le directeur de l’hôpital. «Entre février et avril 2021, des groupes de travail ont été menés avec HTE, mais sans parvenir à débloquer la situation.»

Après une mission de la dernière chance avec la mise en place d’un groupe de travail supplémentaire au niveau opérationnel en mai 2021, le CHEM a dû constater qu’aucune solution n’avait été apportée par le groupement HTE.

Déjà en 2020, le prédécesseur de M. Metz avait mené des discussions contradictoires avec HTE en les alertant sur les problèmes et le non-respect du calendrier. Le conseil d’administration avait également été mis au courant. La situation étant devenue trop insoutenable, il n’y avait plus d’autre solution que d’aller à la rupture de contrat. «Nous avons déjà 19 mois de retard», explique René Metz. «Il était de notre devoir d’activer les garde-fous et de rompre unilatéralement avec le groupement HTE avant que nous n’allions droit à la catastrophe.»

C’est ainsi que le 2 septembre dernier, le conseil d’administration, sur avis favorable de la Commission des soumissions et dans le respect des procédures applicables, a procédé à la résiliation du contrat.

Désormais, le CHEM doit chercher une nouvelle équipe de planificateurs pour mener à bien ce chantier d’envergure dans la maîtrise des coûts globaux qui, selon l’indice d’avril 2021, s’élèvent à 522 millions d’euros HTVA. «Nous devons retrouver un groupement large qui pourra témoigner d’une forte expertise et d’une excellente expérience pour mener à bien ce type de méga projet.» Des préparatifs sont actuellement en cours pour déterminer la procédure d’adjudication appropriée, ainsi que les critères de participation pour le futur groupe en charge de la construction.

Étant donné les circonstances et en tenant compte des délais légaux et d’une période de familiarisation pour les nouveaux prestataires, un début de construction pourrait au plus tôt être envisagé pour le début de l’année 2024. Étant donné que la construction est estimée sur une période de 6 à 7 ans, un achèvement à l’horizon 2030-2031 pourrait être visé.