Aux manettes du SnT, un succès de l’Université du Luxembourg, Björn Ottersten devra en lâcher les rênes en janvier, à l’issue de son troisième mandat. (Photo: Maison Moderne)

Aux manettes du SnT, un succès de l’Université du Luxembourg, Björn Ottersten devra en lâcher les rênes en janvier, à l’issue de son troisième mandat. (Photo: Maison Moderne)

Le challenge sera relevé: le directeur adjoint du SnT depuis 2020, Yves Le Traon, assurera, à partir du 1er janvier, la succession de Björn Ottersten, qui a amené ce centre de recherche luxembourgeois à la pointe de l’excellence.

Quinze ans après la création du Centre interdisciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance (SnT) à l’Université du Luxembourg, devra abandonner les rênes de «son» attelage de compétition, en janvier prochain, à l’issue de son troisième mandat de cinq ans. Un crève-cœur, tant le réputé chercheur aura mis de l’énergie à installer ce centre de recherche sur la carte européenne.

«Le SnT n’était pas un accident! C’est une usine à talents!» a salué le nouveau recteur, , la semaine dernière, à l’occasion du dernier Partnership Day que vivra M. Ottersten en sa qualité de directeur. «C’est un outil stratégique, qui est lié à l’évolution du pays, puisque 55% des chercheurs qui y passent occupent leur premier emploi au Luxembourg et 45% de ceux qui signent pour leur deuxième emploi.»

«100% de ce qu’il avait prédit… 90% de ce qu’il avait prédit est arrivé», a encore souligné le successeur de Stéphane Pallage. «Björn Ottersten est quelqu’un qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu’il dit!»

Excellence scientifique et impact positif

D’un tempérament plus modeste, sur la scène du Centre européen de convention, M. Ottersten a préféré relever «l’excellence scientifique» des 400 chercheurs et «l’impact positif sur la société». Il a aussi souligné que le centre avait engrangé 38 millions d’euros en 2022, un record, dont les deux tiers de partenariats publics-privés. Des chercheurs qui ont rédigé 650 publications dont 43% sont dans les 10% les plus lus de toute la communauté scientifique européenne. Cinq spin-offs ont vu le jour, créant une quarantaine d’emplois et 24 projets sont en cours de développement.

Intelligence artificielle, chiffrement, quantique, voitures autonomes, robots, communication du futur, sous la conduite de M. Ottersten, le SnT s’est attaqué à toutes les verticales d’aujourd’hui et surtout de demain.

Sur scène lui aussi, le Premier ministre, (DP), avait reconnu avoir opiné du chef face aux chercheurs sans toujours comprendre de quoi ils lui parlaient. «Quand nous parlons de 5G, vous parlez de 6G. Quand nous parlons de fibre, vous parlez de quantum. Quand nous parlons de satellites, vous parlez de robots autonomes!»

Polytechnique Grenoble

Polytechnicien, Yves Le Traon était le directeur adjoint du SnT depuis 2020. (Photo: 101Studios/Uni)

Polytechnicien, Yves Le Traon était le directeur adjoint du SnT depuis 2020. (Photo: 101Studios/Uni)

Directeur adjoint depuis 2020, Yves Le Traon a été retenu par le Conseil de gouvernance pour lui succéder à partir du 1er janvier prochain et pour cinq ans, annonce le SnT dans un communiqué, ce lundi 15 mai. Doctorat en informatique à l’Institut national polytechnique de Grenoble en 1997, M. Le Traon a développé sa recherche en génie logiciel à Rennes avant de rejoindre l’Université du Luxembourg depuis dix ans.

«Je suis heureux et fier que la commission de recrutement, composée d’experts internationaux, ait choisi un professeur de l’Université du Luxembourg parmi les excellentes candidatures reçues», a souligné le recteur Jens Kreisel. «Le professeur Le Traon saura donner de nouvelles impulsions au SnT, tout en assurant la poursuite des ambitions de ce centre interdisciplinaire qui, sous la direction du professeur Ottersten, a su se positionner comme l’un des grands succès de l’Université.»