«Allez, on avait dit au lit après la première publicité…» Le temps de la consommation linéaire de contenu semble bien archaïque à l’heure du streaming… Crédits : © LightFieldStudios

«Allez, on avait dit au lit après la première publicité…» Le temps de la consommation linéaire de contenu semble bien archaïque à l’heure du streaming… Crédits : © LightFieldStudios

À l’apogée de la vidéo sur demande et des formats 9:16, est-il encore pertinent de faire de la télévision?

Less is more

Des caméras qui pèsent 6 kg pour les plus légères, des lumières qu’il faut installer bien à l’avance et des régies peuplées de différents techniciens ayant une tâche bien précise. Le tout relié par des mètres de câbles. Voilà à quoi ressemblent encore bon nombre de productions audiovisuelles. Un tableau qui rappelle l’âge d’or de la télévision.

Mais est-ce bien utile? Après tout, chacun peut aujourd’hui créer des vidéos tout à fait respectables voir digne de films hollywoodiens avec son téléphone. À l’instar d’une marque californienne qui aime se vanter de tourner ses spots publicitaires avec des smartphones… Alors, pourquoi miser sur des productions complexes et onéreuses?

Appellation d’origine contrôlée

Si les modes de production audiovisuels ne cessent de se développer, ce sont surtout les modes de consommations qui ont changé de la manière notable. Fini le temps de la consommation linéaire rythmé par le journal télévisé suivi par le feuilleton que l’on regardait en famille et dont les interruptions publicitaires marquaient le moment où l’on envoyait les enfants se coucher. Aujourd’hui, on consomme du contenu, chez soi, dans le bus, sur grand écran ou sur son téléphone. Partout, tout le temps est le nouveau crédo de la consommation audiovisuelle.

Ce qui n’a pas changé pourtant, c’est l’exigence de qualité du public. Avec l’avènement de la 4k et même de la 8k, le public exige des images de plus en plus nettes, des plans de plus en plus spectaculaires et donc des œuvres de plus en plus incroyables. Sauf que, pour créer ce genre de contenu, il faut du matériel et des équipes sachant s’en servir. Idem pour la fameuse publicité «tourner sur smartphone». Car même si le téléphone a fait office de caméra, il ne faut pas oublier les éclairages, le montage, le jeu d’acteurs, la rédaction et les autres départements techniques et artistiques qui ont contribué à la production du spot en question. Parce que finalement, «faire de la télé» c’est avant tout une approche et un gage de qualité. C’est l’assurance de travailler avec des artisans de l’image qui maîtrise leur art sur le bout des doigts.

Écran de fumée?

Le but n’est donc pas de déterminer ce qui est mieux, mais plutôt de considérer les différentes approches de production audiovisuelle comme des solutions adaptées à différents cas de figure bien spécifiques. Si une campagne peut effectivement se contenter d’un smartphone, un autre projet nécessitera une équipe d’artisans de l’image. Le tout ne devrait donc pas seulement être réduit à une question de budget, mais de besoin et d’intention. Une prise de conscience qui ne revient pas uniquement aux clients, mais également et surtout aux professionnels du secteur. Un premier pas serait, par exemple, de ne pas vendre de grosses productions comme de simples films faits au téléphone ou encore, d’expliquer aux clients que certains projets nécessitent, pour être à la hauteur de leurs attentes, un certain nombre de ressources techniques et notamment humaines. Le but étant toujours le même, à savoir produire des formats qui touchent, animent et inspirent. Finalement, si on a d’une certaine façon arrêté de regarder la télé, on n’aura probablement jamais fini d’en faire.

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