En cinq ans, le dispositif de Benoît Bourdin a amené 11 millions d’euros aux startups du réseau des Villages du Crédit Agricole. (Photo: Bruno Bourdin)

En cinq ans, le dispositif de Benoît Bourdin a amené 11 millions d’euros aux startups du réseau des Villages du Crédit Agricole. (Photo: Bruno Bourdin)

Cinq ans après son déploiement en France, Indosuez Wealth Management est venu lancer son programme «Start-up Connections» au Luxembourg, mercredi dernier à la House of Startups. Ou comment trouver des entrepreneurs prêts à mettre des tickets de 200.000 à un million d’euros dans des projets innovants «qualifiés» par le Village by Crédit Agricole.

Benoît Bourdin surfe d’une anecdote à l’autre. En cinq ans, le responsable des marchés de l’innovation d’Indosuez Wealth Management en Europe… est lui-même devenu «un entrepreneur innovant» qui a vérifié, directement auprès du marché, des centaines de fois, que son idée avait du sens. Au sous-sol de la House of Startups, où il venait mercredi soir présenter le programme «Start-up Connections» au Luxembourg, le Français exhibe son téléphone portable pour montrer, comment, en deux temps et trois mouvements, il peut avoir accès à «sa» plateforme pour chercher une start-up dans laquelle investir.

L’idée paraît simple: le gestionnaire de fortune conseille des entrepreneurs qui ont eux-mêmes réussi et qui auraient envie de «rendre» au marché le soutien dont ils ont bénéficié pour grandir. Des entrepreneurs industriels. Des entrepreneurs familiaux. Des entrepreneurs dans de nombreuses configurations et aux appétits très différents, que ce soit en termes de tickets ou de secteurs d’activités dans lesquels ils sont prêts à investir.

«Certains investissent parfois dans des secteurs totalement inattendus pour une raison personnelle ou parce que le projet qui leur a été présenté leur plaît», explique M. Bourdin, en amont de la présentation de ce programme au Luxembourg, en présence de quelques start-up luxembourgeoises, comme DataThings ou BimY. «Et ils investissent aussi pour y être actifs, pour faire profiter ces jeunes entrepreneurs de ce qu’ils ont appris, soit du développement de leurs projets, soit du secteur d’activité dans lequel ils ont réussi. Certains finissent même pas arriver aux commandes de la start-up», glisse-t-il encore.

En cinq ans, 700 entrepreneurs se sont intéressés à 450 start-up, 250 rendez-vous ont été organisés et 50 investissements ont été finalement octroyés pour 11 millions d’euros. L’intérêt pour Indosuez est d’entretenir le réseau de ses entrepreneurs qui ont réussi et de ses entrepreneurs qui ne demandent qu’à réussir… tout en prenant une commission de 2 à 5% des deals, plafonnée à 10.000 euros.

L’autre partie du dispositif qui lui donne sa pertinence particulière est qu’il s’appuie sur dix ans de travail des 44 Villages by Crédit Agricole (en France, en Italie et celui dirigé par Amélie Madinier et hébergé à la House of Startups). «Nous nous fions à la richesse de l’écosystème, qui développe des technologies très différentes d’un endroit à l’autre. Par exemple, Brest est connu pour ses start-up autour de la cybersécurité, Toulouse autour de l’aéronautique et Dijon autour de la foodtech», explique le responsable d’Indosuez.

Avant d’intégrer un village, les start-up doivent montrer patte blanche et ces 1.500 projets présentent toutes les garanties de sérieux qu’un entrepreneur, à l’autre bout du processus, attend avant d’investir. Les investisseurs sont accompagnés par Indosuez avant la rencontre et ensuite.

Ce «filtre» par les experts des Villages pourrait évoluer puisque M. Bourdin évoque des partenariats plus larges autour de ce programme.