Anthony Cannella, Associate Partner, EY Luxembourg. (Crédit: EY Luxembourg)

Anthony Cannella, Associate Partner, EY Luxembourg. (Crédit: EY Luxembourg)

Le Luxembourg a pour ambition de devenir une «Start-up Nation», recensant actuellement plus de 350 start-ups. Ce nombre devrait connaître une progression rapide grâce aux nouvelles opportunités issues du développement de l’économie digitale basée sur les données («data-driven economy»).

Si le nombre de projets est encourageant au regard de la taille du Grand-Duché, que manque-t-il aux start-ups locales pour atteindre le succès retentissant des scale-ups de la Silicon Valley?

Le véritable enjeu est de s’assurer que les projets entrepreneuriaux prometteurs se développent de façon rapide et soient soutenus par des professionnels du secteur financier, afin de maximiser les chances de succès.

L’écosystème luxembourgeois est encore jeune et timide. Il semble révéler que les porteurs de projet luttent pour la survie de leurs start-ups, alors qu’aux États-Unis, elles grossissent ou meurent rapidement. La seule viabilité financière d’un projet n’est pas suffisante pour les investisseurs américains. Ceux-ci exigent des rendements importants en contrepartie d’une prise de risque plus élevée. La durée de vie d’une start-up américaine peut se révéler éphémère. Cependant, la mort d’une start-up n’est pas une fin, car elle est généralement suivie d’une création de nouveaux projets. Cela génère un taux de rotation bien plus important que sur le territoire luxembourgeois. En outre, la fin subite d’une start-up n’est pas perçue comme un échec outre-Atlantique. Au contraire, elle met en lumière les erreurs du passé et permet aux entrepreneurs d’acquérir l’expérience nécessaire pour porter de nouvelles entreprises ambitieuses.

Mais encore, l’appétit pour le capital à risque privé est bien ancré dans les mentalités américaines. Les moyens de lever des fonds sont dès lors plus nombreux et plus accessibles. Le Luxembourg est un acteur important en Europe sur le développement de fonds de type Private Equity. Il faut profiter de cette aubaine et créer davantage de synergies afin de soutenir les start-ups luxembourgeoises.

Finalement, un changement rapide et profond des mentalités de nos porteurs de projets apparaît donc comme une condition sine qua non. Ils devraient se concentrer exclusivement sur la définition et l’exécution de stratégie. Les autres tâches (élaboration de prévisions financières, levée de fonds, respect des lois et règlements, rédaction de contrats, tâches administratives comptables et fiscales) devraient, quant à elles, être déléguées aux professionnels du secteur financier. Nous avons la chance de pouvoir bénéficier de l’appui de professionnels avisés et compétents, historiquement issus de l’industrie des fonds d’investissement. En outre, l’entrepreneur soutenu par un professionnel du monde de la finance pourra également bénéficier du carnet d’adresses de ce dernier, lui permettant ainsi de créer des contacts privilégiés avec des clients ou investisseurs potentiels.

EY continue de soutenir massivement cet écosystème au travers de son programme «EYNovation» et vient juste de co-organiser la «Startup World Cup». Cet événement d’envergure internationale donne de la visibilité aux start-ups et une chance de pouvoir lever un million de dollars.