Aides inaccessibles, difficultés à convaincre des comités de sélection, absence de fonds d’amorçage... la Fédération luxembourgeoise des startups relativise la portée des aides de l’État pour ces petites structures innovantes. (Photo: Shutterstock)

Aides inaccessibles, difficultés à convaincre des comités de sélection, absence de fonds d’amorçage... la Fédération luxembourgeoise des startups relativise la portée des aides de l’État pour ces petites structures innovantes. (Photo: Shutterstock)

La Fédération luxembourgeoise des startups (FLSU) égratigne les aides du gouvernement, pas adaptées ou difficiles d’accès. Sans parler du serpent de mer du fonds de 150 millions d’euros.

Le président de la Fédération luxembourgeoise des startups, Jérôme Grandidier, n’a pas tellement apprécié l’initiative prise par un de ses coéquipiers, Giovanni Patri, CEO de Phoenici, de créer une page Facebook dédiée aux start-up et aux indépendants dans le contexte des aides de l’État sans passer par la Fédération. «Tu ne m’as pas parlé non plus des initiatives de la FLSU», lui répond celui-ci.

Mais l’heure n’est pas aux querelles de clocher. De peur qu’un communiqué ne soit pas repris par les médias et faute d’envie de répéter toujours la même chose, le président de la Fédération, qui dit réunir 400 start-up au Luxembourg, a envoyé un émissaire par média. Pour dire quoi?

1. Qu’il y a trois ans que la Fédération prépare un document pour lancer un fonds d’investissement de 150 millions d’euros, qui devrait injecter du seed. Ces tout premiers financements sont aussi les plus risqués dans un contexte où neuf start-up sur 10 ont du mal à atteindre leur cinquième anniversaire.

2. Que la Fédération et différents acteurs militent pour le retour d’un «tax shelter», un avantage fiscal pour que les particuliers trouvent un intérêt à investir ces mêmes montants d’amorçage dans les start-up. Cet argument, qui figurait dans la liste des revendications de la FLSU, ne semble plus d’actualité dans les revendications du jour.

3. Selon présenté mercredi par le gouvernement, indépendants et entreprises de moins de cinq salariés devraient recevoir 5.000 euros… si elles sont fermées, ce qui n’est pas le cas des start-up, en train de se lancer, et si elles ont un chiffre d’affaires d’au moins 15.000 euros, ce qui n’est pas non plus toujours le cas.

4. Le recours au temps partiel n’est pas non plus adapté au moment où ces start-up doivent justement travailler à développer leur business model. «Nous demandons plutôt de participer à hauteur de 80% à la charge salariale», précise la secrétaire générale de la FLSU, Élodie Trojanowski, chez nos confrères du Quotidien. 

5. L’accès aux prêts ou aux garanties bancaires est souvent compliqué pour une start-up, et rien ne dit que les comités de sélection, par exemple, de la SNCI, appelée à les garantir, ont une position très ouverte.

6. Qu’il faut que les difficultés auxquelles vont être confrontés les entrepreneurs du monde des start-up soient prises en compte. Les levées de fonds risquent d’être gelées pendant un temps.

Restent des entrepreneurs qui ne partagent pas la position de la FLSU. Ils suggèrent d’attendre le redémarrage de l’économie pour obtenir un dispositif d’accompagnement. Pour d’autres, tout entrepreneur doit avoir un scénario catastrophe s’il est bien préparé à affronter les montagnes russes de l’entrepreneuriat. D’autres encore assurent que les start-up qui ont un potentiel trouveront de toute façon des investisseurs.

Mais toutes les start-up ne sont pas confrontées aux mêmes problèmes selon qu’elles travaillent dans les services ou dans l’industrie, qu’elles vendent déjà un produit ou qu’elles y travaillent, qu’elles soient hébergées dans un incubateur ou qu’elles aient déjà commencé à voler de leurs propres ailes fragiles. Difficile de synthétiser…