La réforme du stage de la fonction publique sera votée en séance plénière à la Chambre des députés ce mardi 19 novembre. (Photo: Shutterstock)

La réforme du stage de la fonction publique sera votée en séance plénière à la Chambre des députés ce mardi 19 novembre. (Photo: Shutterstock)

Réduction de sa durée et salaire complet: la réforme du stage d’accès à la fonction publique, votée ce mardi après-midi à la Chambre, vise à rendre les carrières au sein de l’État un peu plus attractives encore et ainsi faciliter le recrutement.

Le vote en séance plénière de la réforme du stage dans la fonction publique est prévu ce mardi après-midi à la Chambre des députés. Les changements, qui doivent améliorer les conditions financières des plus jeunes recrues, concerneront 1.300 des , pour un coût supplémentaire chiffré à quelque 44 millions d’euros pour l’année 2019.

Le projet de loi prévoit ainsi que le fonctionnaire-stagiaire pourra demander une réduction de stage allant jusqu’à un an, et ainsi réduire sa durée de trois à deux ans.

Un salaire complet dès le début de carrière

Il touchera en outre un salaire complet dès le début de sa carrière, et non plus selon la règle dite «80-80-90» (80% du salaire complet lors des deux premières années et 90% lors de la troisième année). Cette disposition sera rétroactive au 1er janvier 2019.

Afin de faciliter le passage du secteur privé au secteur public, un fonctionnaire-stagiaire qui a préalablement travaillé dans le privé ne devra plus faire une demande spéciale pour que l’administration lui reconnaisse les années travaillées.

Au lieu du seul congé parental à plein temps, le fonctionnaire-stagiaire pourra prendre un congé parental à temps partiel ainsi qu’un congé parental fractionné.

La durée de formation générale auprès de l’Institut national d’administration publique (INAP) sera fixée à 90 heures.

Enfin, dans des cas exceptionnels et dûment motivés, le stage des fonctionnaires pourra être suspendu et repris par la suite.

«Une évolution inédite»

L’objectif poursuivi est de rendre la fonction publique plus attractive et de faciliter le recrutement. Le gouvernement, lors de par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, pense en effet à augmenter les effectifs de la fonction publique, sous-dimensionnés pour «un État de 800.000 habitants en comptant les frontaliers».

De son côté, dans un avis du 12 novembre 2019, le Conseil d’État, inquiet de cette «évolution inédite et importante des recrutements auprès de l’État», «d’autant plus que le recrutement d’agents de l’État constitue une charge à long terme», .

Un milliard d’euros de budget d’ici 2022

Le budget 2020 de la fonction publique s’élève ainsi à 760 millions d’euros, ce qui constitue une augmentation de 22,4% par rapport à 2019 (621 millions d’euros). Et ce budget devrait continuer à augmenter pour dépasser un milliard d’euros d’ici 2022.

Mais si la création de 1.830 postes est prévue pour 2020, le total n’est que rarement atteint: en 2018, 1.018 personnes étaient engagées sur les 1.290 postes autorisés et, en 2019, sur 950 postes créés, 500 personnes ont été embauchées à ce jour.

Ces difficultés de recrutement posent à nouveau la question d’un assouplissement des conditions de recrutement des non-nationaux dans la fonction publique.

Des difficultés de recrutement

Actuellement, si seuls les emplois qui comportent un exercice de la puissance publique (armée, justice, police) sont réservés aux Luxembourgeois, la plupart des postes ouverts aux étrangers sont malgré tout soumis à la maîtrise de la langue luxembourgeoise et donc… aux Luxembourgeois.

Ainsi, en 2017, dans la fonction publique étaient occupés par des étrangers.

Au vu du faible réservoir que constituent les 300.000 nationaux au Luxembourg, la réforme du stage et une meilleure attractivité de la fonction publique ne suffiront peut-être pas à résoudre les difficultés de recrutement en son sein.