2.000 personnes devraient garnir les gradins du nouveau stade ce mercredi.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

2.000 personnes devraient garnir les gradins du nouveau stade ce mercredi.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Ce mercredi soir, le football luxembourgeois et son équipe nationale masculine entrent dans une nouvelle ère. Les joueurs du sélectionneur Luc Holtz prendront possession de leur nouvelle enceinte, le Stade de Luxembourg, à l’occasion de la réception de l’Azerbaïdjan. 

Après avoir évolué ces dernières années dans un stade Josy Barthel considéré comme un des plus vétustes du continent, les Roud Léiwen vont changer de dimension ce mercredi avec le Stade de Luxembourg.

Petit tour d’horizon de cette nouvelle enceinte (qui accueillera aussi du rugby), avant que la sélection luxembourgeoise y défie, dans le cadre des qualifications pour la prochaine Coupe du monde, l’Azerbaïdjan (coup d’envoi à 20h45).

1. Près de deux ans de retard

Lorsque les travaux de construction du Stade de Luxembourg ont débuté à l’été 2017, il était prévu que tout soit terminé pour octobre 2019. Cette nouvelle enceinte débarque donc avec 23 mois de retard. Le Covid est évidemment passé par là, sans oublier les différentes pénuries de matériaux vues ces derniers mois. 

«Vous en connaissez beaucoup, vous, des constructions qui ne prennent pas de retard?», souriait ces derniers jours un des pontes de la Fédération luxembourgeoise de football (FLF), tout heureux de voir ce stade enfin prêt. 

2. Le «bricolage», c’est fini

Le Stade de Luxembourg est répertorié par l’UEFA, la confédération européenne de foot, comme étant de catégorie 4, c’est à dire la plus haute. Comprenez qu’il remplit tous les critères des plus belles enceintes européennes… mais avec une capacité d’accueil moindre (voir ci-dessous). 

Il faut savoir que le stade Josy Barthel, qui accueillait jusqu’ici les rencontres internationales de la sélection, était, lui, de catégorie 3. Et encore, il avait fallu pousser un peu pour atteindre cet échelon-là. Pas mal de petits «bricolages», dixit Joël Wolff, le secrétaire général de la FLF, avaient été nécessaires. Ces derniers étant parfois coûteux… Des pansements sur une jambe de bois, diront certains.


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 «Vu qu’on n’avait pas d’autres stades possibles, l’UEFA nous donnait une autorisation temporaire de jouer au Barthel. Cette dernière étant à chaque fois prolongée un peu plus…», expliquait Wolff en ce début de semaine.

Bref, cela fait donc des années, voire des décennies, que le Luxembourg ne possédait plus une enceinte réellement aux normes...

3. Il ne sera officiellement inauguré que le 25 septembre

Cela peut surprendre. Si les Roud Léiwen joueront leur premier match officiel ce mercredi soir au Stade de Luxembourg (et même un deuxième face au Qatar la semaine prochaine), il faudra attendre le 25 septembre pour qu’il soit officiellement inauguré. 

Il faut dire que le protocole mis en place pour une rencontre officielle de qualifications comme celle face à l’Azerbaïdjan ne laisse que peu de place à une telle cérémonie. 

Et puis, au niveau de la Ville de Luxembourg, on avait très envie de pouvoir coupler cette inauguration avec une journée portes ouvertes, afin que le public puisse visiter ce fameux stade. L’inauguration aura donc lieu le samedi 25 septembre et la journée portes ouvertes le lendemain. 

4. Une capacité de 9.443 spectateurs

On a souvent pu lire à gauche ou à droite que le Stade de Luxembourg pourrait accueillir 9.385 spectateurs. Mais, selon le passeport officiel de la nouvelle enceinte, le chiffre est désormais de 9.443 spectateurs. Des places qui sont toutes couvertes, contrairement au Josy Barthel. 

Ce mercredi soir, ils seront beaucoup moins puisque, selon la loi en vigueur, le SdL ne pourra accueillir que 2.000 personnes: 1.650 spectateurs et 350 autres personnes qui seront là pour travailler (sécurité, accueil, journalistes…).

5. Un chauffage… pour une pelouse hybride

La surface de jeu du SdL n’est pas en herbe. Ou plutôt si. Mais juste en partie puisqu’il s’agit d’une pelouse hybride, alliant gazon naturel et microfibres synthétiques. Ce qui n’est pas une première au Luxembourg, quelques clubs évoluant sur un tel gazon.

Par contre, la nouvelle enceinte est bien la première chez nous à proposer un chauffage en dessous de son gazon. De manière à ce que celui-ci reste toujours parfaitement utilisable, même lorsqu’il fait très froid. Une technologie qui est devenue une habitude dans tous les grands championnats footballistiques européens.

6. On y trouve même une «prison»

Cela doit aussi être une première chez nous: le Stade de Luxembourg possède sa propre «prison», à savoir deux cellules (munies de toilettes), qui seront gérées par les forces de l’ordre. Et qui sont donc censées accueillir d’éventuels fauteurs de troubles. 

Les deux cellules qu’on retrouve dans un coin du SdL.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Les deux cellules qu’on retrouve dans un coin du SdL.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

7. L’adversaire? Ce n’est pas le Brésil 

On peut se souvenir que l’ancien ministre des Sports (LSAP) avait expliqué, au retour de son voyage aux JO de Rio en 2016, avoir pris contact avec le staff de la sélection nationale brésilienne afin que la Seleção puisse éventuellement être invitée au Luxembourg dans le cadre d’un match de gala pour l’inauguration. Mais on ne verra pas de traces de Neymar et ses équipiers ce mercredi soir à Luxembourg. 

Un calendrier international des plus chargés ne laisse plus vraiment la place, aujourd’hui, à de telles rencontres. Qui plus est pour une petite nation comme le Luxembourg. C’est donc bien l’Azerbaïdjan que les Roud Léiwen défieront ce mercredi. Un match qui n’a rien d’une rencontre de gala puisqu’elle fait partie des éliminatoires en vue de la prochaine Coupe du monde.

8. Avec la VAR… mais pas pour tous les matchs 

Autre première ce mercredi au Luxembourg: la fameuse VAR (Video Assistant Referee) sera de la partie et viendra aider l’arbitre bosnien de la rencontre dans ses décisions. Ces dernières heures, on s’affairait encore pour que tout soit en place.

«L’UEFA est présente sur place, avec son propre personnel et son car – dans lequel les actions litigieuses seront examinées – qui sera relié aux images des caméras de la production», expliquait Joël Wolff. Mais tout ce petit monde repartira une fois la rencontre terminée. Avant de revenir pour le prochain match de qualifications que le Luxembourg disputera à domicile.

Il n’est donc pas envisageable que la VAR soit utilisée pour d’autres événements (nationaux).

9. Près de 200 caméras de surveillance

Si l’on dénombre 189 toilettes et urinoirs dans le Stade de Luxembourg, un chiffre impressionne beaucoup plus. 150 caméras de sécurité sont, en effet, disséminées dans l’enceinte. Mais aussi 46 en dehors de celle-ci. De quoi se sentir en sécurité, donc.

10. On n’y verra pas de grands concerts

Certains risquent d’être déçus. Contrairement à beaucoup d’autres enceintes modernes, le Stade de Luxembourg n’est pas censé pouvoir accueillir de concerts de grands artistes internationaux.

On peut se souvenir qu’en répondant à une question parlementaire, Romain Schneider, alors ministre des Sports, avait expliqué en 2016 que l’enceinte avait pour vocation d’accueillir des matchs de foot et de rugby. Et que «des concerts d’envergure nécessitant l’installation d’une scène» n’étaient pas envisagés.