Les clients signent et les clients restent. Peter Platzer et Spire ont frisé les 100 millions de dollars de revenus récurrents pour les dix ans de la start-up qui entrevoit son break even. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Les clients signent et les clients restent. Peter Platzer et Spire ont frisé les 100 millions de dollars de revenus récurrents pour les dix ans de la start-up qui entrevoit son break even. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Malgré des revenus en hausse de 85% à 80,27 millions de dollars en 2022, conformes à ses prévisions, Spire n’a pas atteint la rentabilité pour son dixième anniversaire, ont annoncé ses dirigeants, mercredi soir, à l’occasion de la présentation des résultats annuels. Ce n’est toutefois plus qu’une question de temps.

«Alors que Spire a terminé sa dixième année, nous sommes incroyablement fiers de la croissance que nous avons connue. Atteindre près de 100 millions de dollars de revenus récurrents est une étape importante, mais nous sommes encore plus encouragés par les opportunités qui s’offrent à nous», a déclaré le CEO de Spire, Peter Platzer. «Avec un marché adressable total approchant les 100 milliards de dollars pour nos solutions de services maritimes, aéronautiques, météorologiques et spatiaux, un modèle commercial basé sur l’abonnement et une orientation vers la rentabilité, nous restons déterminés à conduire la croissance de l’entreprise vers une rentabilité à court terme et à fournir des idées exploitables pour faire du monde un endroit plus durable, prospère et équitable.»

Les revenus, déjà en hausse de 52% en 2021 par rapport à 2020, ont à nouveau bondi, de 85% à 80,27 millions de dollars et le groupe anticipe déjà une augmentation de 30 à 36% cette année (de 104 à 109 millions de dollars de revenus). Les documents publiés ce mercredi soir ne donnent pas le split entre les clients gouvernementaux et les clients commerciaux. Ce split était l’an dernier de 56%-44%. Si l’on considère des pertes à 89,4 millions de dollars en 2022 et des prévisions à moins de 70 millions de dollars l’an prochain, 2023 serait une étape majeure pour la start-up que Forbes qualifiait dès 2017 de «Next-Billion company».

L’ebitda ajusté vers une meilleure trajectoire

L’ebitda ressort à moins 57,74 millions de dollars, mais il vaut mieux s’intéresser à l’évolution de l’ebitda ajusté. À -32,64 millions de dollars, il repart dans la bonne direction après le -37,5 de 2021. L’an prochain, il devrait être meilleur (-16,5) que celui de 2020 (-17,6).

«Spire a connu une excellente année, car nous avons capté la croissance du chiffre d’affaires des clients nouveaux et existants, amélioré les marges grâce à l’échelle et à l’effet de levier, réduit considérablement la consommation nette de trésorerie d’un trimestre à l’autre et amélioré le bilan avec des sources de trésorerie supplémentaires», a commenté le directeur financier de Spire, Thomas Krywe, un peu plus prudent. «Nos prévisions pour 2023 reflètent une autre année de concentration et de dévouement à la croissance de l’entreprise tout en prenant de nouvelles mesures vers notre chemin vers la rentabilité et en obtenant un flux de trésorerie disponible positif dans 12 à 18 mois.»

Un projet clé avec la Darpa

Au cours de trois lancements en 2022, le groupe a ajouté 11 satellites à sa constellation de 160 satellites lancés ces dix dernières années. Parmi les évolutions à suivre, Spire a remporté en novembre un contrat avec la Defense Advanced Research Projects Agency (Darpa) pour un montant non révélé. Dans le cadre du programme Ouija, l’agence américaine vise à utiliser des capteurs sur des satellites en orbite basse pour surveiller la propagation des ondes radio à haute fréquence dans l’ionosphère (à 200-300 kilomètres au-dessus de la Terre). Avec une idée en tête: intégrer cette variation des ondes directement dans les satellites pour améliorer les communications des satellites vers les acteurs gouvernementaux.

À la suite de sa série C à 70 millions de dollars fin 2017, à laquelle a participé le Luxembourg Future Fund, l’entreprise américaine avait installé une filiale européenne, qui emploie une soixantaine de personnes aujourd’hui, en face de la clinique Sainte-Zithe.