Si l’investissement durable a la cote auprès des investisseurs, il n’est pas toujours facile de savoir en quoi le produit dans lequel on est prêt à investir est réellement vert, social ou s’il permettra réellement d’agir en faveur du climat. Dire qu’un fonds est durable revient un peu, actuellement, à crier que son poisson est frais. Mais il n’y a qu’à lire Astérix pour savoir ce qu’il en est…
Pour mieux cibler son offre, le gestionnaire d’actifs Candriam a lancé, au printemps 2020, un fonds thématique uniquement centré sur l’économie circulaire. Les entreprises cotées reprises dans ce fonds ont donc fait l’objet d’une recherche et d’une évaluation précises.
«Nous travaillons sur ce fonds depuis environ deux ans», explique Monika Kumar, gérante du fonds. «Nous analysons le profil de différentes entreprises, afin de voir si elles y ont leur place par leur activité et nous regardons le pourcentage de leurs revenus qui dépend de l’économie circulaire.»
La validation se fait par les gestionnaires du fonds, ainsi que par l’équipe d’analystes ESG mise en place par Candriam. Un comité économie circulaire a aussi été mis sur pied pour à nouveau analyser le profil des entreprises candidates.
Après neuf mois de lancement, nous pouvons dire que ce fonds bénéficie d’un certain succès.
«Après neuf mois de lancement, nous pouvons dire que ce fonds – Candriam Sustainable Equity Circular Economy – bénéficie d’un certain succès», pointe Monika Kumar. Elle observe que le modèle circulaire, qui prévoit de réinjecter des ressources utilisées dans le circuit économique et de réduire le gaspillage, monte en puissance.
Elle l’explique par un triple effet: celui de la réglementation avec, au niveau européen, l’introduction du Circular Economy Action Plan, dans le cadre du Green Deal; la prise de conscience des consommateurs face à l’épuisement des ressources; l’intérêt croissant des entreprises.
Innover ou pratiquer
Pour pouvoir être reprises dans le fonds dédié à l’économie circulaire, les entreprises doivent être répertoriées dans les deux catégories définies par Candriam:
- Les facilitateurs: des entreprises qui offrent des solutions innovantes qui permettent une transition vers l’économie circulaire.
- Les transformateurs: des entreprises qui font évoluer leur modèle d’exploitation et leur chaîne de valeur pour devenir plus circulaires (usage de conditionnements en plastique recyclé, par exemple).
«Selon notre approche, une entreprise peut être considérée comme circulaire si elle travaille selon les quatre schémas suivants», explique la gérante du fonds Candriam Sustainable Equity Circular Economy:
1. Elle utilise des ressources renouvelables;
2. Elle recourt à des procédés qui permettent d’allonger la durée de vie d’une ressource (des solutions enzymatiques pour allonger la durée de vie d’un yaourt, par exemple);
3. Elle utilise les ressources de manière plus intelligente (partage de machines ou de véhicules);
4. Si elle ne rentre pas dans les trois premières catégories, il faut au moins qu’elle recoure au recyclage.
Mais malgré ces critères exigeants, Monika Kumar constate que l’univers de l’économie circulaire est en train de s’élargir. «Il y a un réel potentiel de croissance pour les investisseurs. Actuellement, le monde n’est circulaire qu’à 8,6%. Mais des études estiment que ce marché représentera une valeur de 4.500 milliards de dollars d’ici 2030.»
Cet article est issu de la newsletter Paperjam Green, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité verte au Luxembourg.