C’est ce que l’on appelle en politique «une mauvaise séquence». Un événement qui risque cependant de coller aux basques de la députée européenne (DP) tel le sparadrap au doigt du capitaine Haddock. Et qui restera comme une vilaine trace dans son parcours.
, l’eurodéputée a reconnu les faits et présenté ses excuses. Fin de l’histoire? Elle aimerait qu’il en soit ainsi, et son parti aussi.
Le secrétaire général du DP, , a ainsi été envoyé au front, pour indiquer que, «pour nous, il est très important que Monica Semedo ait admis cette sanction et qu’elle se soit excusée», a relayé RTL. Le dossier serait donc «clos». La présidente du parti, , n’a, pour sa part, pas réagi.
Et Monica Semedo n’a pas donné suite aux sollicitations de Paperjam.
Un choix qui laisse le champ libre à ceux qui réclament plus que quelques lignes d’excuses, alors que l’accord de gouvernement prévoit au Luxembourg et qu’un «projet de loi sur la prévention du harcèlement moral sera déposé dans les meilleurs délais».
, président du CSV, a dégainé rapidement, faisant clairement allusion à une démission, qui serait la seule porte de sortie pour elle. «Je ne mérite pas de poste public, si je terrorise mes collaborateurs», a-t-il asséné sur les ondes de RTL. Estimant en outre que cette affaire pourrait connaître des suites pénales.
Une excuse qui blâme les victimes
Le LSAP, partenaire de majorité au sein du gouvernement, n’a guère commenté les faits directement. Mais a laissé néanmoins deviner son (grand) agacement via la présidente des Femmes socialistes, Maxime Miltgen. Dans un communiqué, elle explique que celui «de Monica Semedo ne peut pas être considéré comme une excuse, mais, bien au contraire, c’est une justification qui blâme les victimes».
Et s’«il ne s’agit pas maintenant de taper sur une personne, mais de mener un discours général et public sur le harcèlement moral», constat est fait qu’une «députée n’est pas une ‘employée’ ordinaire, mais une élue de son peuple, et que partant elle ne peut pas simplement être privée de ses fonctions. Cependant, en entérinant cette décision, la plénière du Parlement européen renvoie la balle aux citoyen(ne)s du pays de l’élue, qui eux doivent maintenant juger s’il est opportun de se faire représenter par une personne qui se sent supérieure à d’autres personnes, à tel point qu’elle pense avoir le droit de les harceler.»
Une manière courtoise de faire comprendre qu’aux yeux des Femmes socialistes les seules excuses de Monica Semedo sont insuffisantes.
Pour le moment, la principale concernée continue de choisir la tactique du silence. En osant parier que c’est la bonne.