La campagne montrait sur des affiches des personnes de couleur avec des messages en français et en luxembourgeois disant «Qu’ils se débrouillent!». Les réactions des gens n’ont pas tardé, s’insurgeant contre les propos affichés. (Photo: SOS Faim)

La campagne montrait sur des affiches des personnes de couleur avec des messages en français et en luxembourgeois disant «Qu’ils se débrouillent!». Les réactions des gens n’ont pas tardé, s’insurgeant contre les propos affichés. (Photo: SOS Faim)

L’association a diffusé des affiches dans le cadre de sa nouvelle campagne de communication «Qu’ils se débrouillent», et suite aux nombreuses réactions, SOS Faim a expliqué son concept aux journalistes ce mardi.

«Qu’ils se débrouillent (et même plus): c’est notre objectif!» C’est ce qu’a expliqué SOS Faim mardi 19 novembre lors d’une conférence de presse suite à la campagne de communication que l’association a récemment mise en place.

Réalisée avec l’agence de communication Comed, la campagne montrait sur des affiches des personnes de couleur avec des messages en français et en luxembourgeois disant «Qu’ils se débrouillent!». Les réactions des gens n’ont pas tardé, s’insurgeant contre les propos affichés.

«Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont réagi à nos affiches et flyers en pensant qu’ils étaient liés à un message raciste ou xénophobe. Vous avez été nombreux à vous adresser à la police et aux médias pour demander des renseignements et pour vous plaindre. Quelque part, vous nous avez rassurés. Cela est important, pour une ONG comme la nôtre, de constater qu’autant de personnes n’ont pas fermé les yeux et ont refusé de tolérer une communication vue comme ‘raciste’ au Luxembourg», explique le communiqué de SOS Faim.

«Casser» l’image des relations nord/sud

«Si nous avons communiqué avec de tels messages, c’était pour vous rendre attentifs au fait qu’il y a toujours énormément de personnes en Afrique (et dans d’autres parties du monde) qui n’arrivent pas à se débrouiller, faute de moyens. Nous avons justement voulu contrebalancer cette idée que ‘l’Afrique a besoin de l’Europe’.»

SOS Faim a donc voulu «casser cette image des relations ‘nord/sud’ entre continents qui est ancrée depuis bien trop longtemps dans nos têtes, voire dans notre inconscient. ‘Se débrouiller’ n’est d’ailleurs pas assez fort car, ce que nous voulons réellement, c’est bien plus que cela: permettre aux Africain(e)s d’être acteurs de leur propre vie; que leurs droits économiques, sociaux, culturels, environnementaux soient respectés; qu’ils puissent vivre dignement, tout simplement.»