En soutenant des agriculteurs dans sept pays d’Afrique via des outils de finance inclusive, SOS Faim vise à ce qu’ils atteignent leur souveraineté alimentaire. (Photo: SOS Faim)

En soutenant des agriculteurs dans sept pays d’Afrique via des outils de finance inclusive, SOS Faim vise à ce qu’ils atteignent leur souveraineté alimentaire. (Photo: SOS Faim)

Ce samedi 17 juin, l’ONG SOS Faim célèbre ses 30 ans d’existence. Spécialisée dans le soutien de l’agriculture durable notamment par la finance inclusive durable, la structure basée au Luxembourg est active dans sept pays d’Afrique.

Il est des paradoxes qui heurtent, comme celui soulevé par le directeur de l’ONG SOS Faim, Thierry Defense: «Les paysans sont les grands oubliés de la coopération au développement et ils sont pourtant les premières victimes de la faim».

En devenant les greniers des pays du Nord, qu’ont ceux du Sud à se mettre sous la dent? C’est face à ce constat que l’ONG a développé ses activités de soutien envers des agriculteurs basés au Bénin, au Burkina Fasi, en Éthiopie, au Mali, au Niger, en République démocratique du Congo et au Sénégal.

Sous nos latitudes, les agriculteurs bénéficient d’aides européennes. En Afrique, ils n’ont pas d’aides étatiques, mais seulement leur courage.

Thierry DefensedirecteurSOS Faim

«Sous nos latitudes, les agriculteurs bénéficient d’aides européennes pour les aider à nouer les deux bouts. En Afrique, ils n’ont pas d’aides étatiques, mais seulement leur courage pour subvenir aux besoins de leur famille».

Une autre conception de l’agriculture

L’ONG défend donc un modèle d’agriculture durable basé sur les principes de l’agroécologie: «cela implique un retour à certaines pratiques du terroir, l’émergence de circuits courts, l’arrêt du commerce international de masse qui empêche les producteurs de se développer en local». L’objectif en bout de course consiste à atteindre la souveraineté alimentaire.

Les bénéficiaires de SOS Faim peuvent ainsi recourir à des instruments de microfinance pour subvenir à leurs besoins. Ces prêts d’un petit montant mais à taux élevé – la fourchette varie de 27% à 30% selon notre interlocuteur – offrent à des personnes exclues des circuits bancaires traditionnels la possibilité d’accéder à des financements.


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L’ONG luxembourgeoise dénombre une trentaine de partenaires en Afrique, qui subviennent eux-mêmes à environ 800.000 personnes. «Notre travail s’inscrit dans la durée et un paysan peut naturellement être épaulé par d’autres bailleurs de fonds, ce qui rend le calcul du nombre exact de bénéficiaires compliqué», nuance Thierry Defense.

Objectif: la durabilité de l’agriculture… et des liens

Actuellement, 80% des dons proviennent de particuliers, mais SOS Faim coopère aussi avec des entreprises et des communes. «En tant qu’ONG de développement durable, l’important pour nous n’est pas le montant du chèque, mais plutôt de tisser une relation de partenariat à long terme.»

C’est en toute simplicité que l’ONG célèbrera ses 30 ans ce samedi 17 juin dès 12h30 à la Bouneweger Stuff. Au programme, une présentation des activités et des partenariats qui tissent des liens entre les donateurs établis au Luxembourg et les bénéficiaires en Afrique.

Cet anniversaire précède une année 2024 qui devrait être marquée par l’ouverture d’une maison citoyenne dédiée aux alternatives agricoles et alimentaires à Schifflange, commune où est basée l’ONG.