Le podcast audio Arendt We Live sera diffusé en direct sur  paperjam.lu . (Photo: Arendt)

Le podcast audio Arendt We Live sera diffusé en direct sur paperjam.lu . (Photo: Arendt)

Face aux impacts de la pandémie mondiale, quelles mesures juridiques, économiques ou sociales le Luxembourg peut-il mettre en place pour sortir de la crise? Mieux, quels ingrédients proprement luxembourgeois le pays peut-il exploiter à son avantage? Pour ce deuxième épisode du podcast Arendt We Live, Sasha Baillie et 3 experts Arendt partageront leurs réflexions, ainsi que des perspectives concrètes et durables pour construire ensemble la relance du pays.

Les experts de la Place sont presque unanimes en comparaison à leurs voisins européens: à ce jour, l’économie luxembourgeoise a été relativement épargnée dans beaucoup de domaines par la crise du coronavirus. L’industrie financière est pourtant concernée, même si les effets ne se sont, pour le moment, pas encore fait réellement ressentir.

Ce qui ne veut pas dire que cette crise n’a pas fait de dégâts immédiats dans d’autres secteurs de l’économie! On pense notamment à la restauration, au commerce de détail non alimentaire et au tourisme. Mais dans un certain nombre de cas, la question se pose si la crise a avant tout accéléré certaines évolutions préalablement prévisibles.

Cela ne veut pas non plus dire que, si le pays est en partie épargné maintenant, il le sera encore dans un an. On le sait, les conséquences de cette crise vont se prolonger, et ses effets se feront ressentir sur le long terme. Il convient donc de se projeter dès maintenant, de réfléchir aux richesses disponibles et aux atouts naturels du Luxembourg, de conjuguer par exemple sa multiculturalité avec sa neutralité politique internationale, son pragmatisme et son sens du partage et du collectif.

Le Luxembourg a déjà vécu des crises par le passé. La crise sidérurgique dans les années 70, la crise financière en 2008, pour ne citer qu’elles. À chaque fois, le pays a su faire preuve de résilience et repositionner ses atouts sur l’échiquier économique mondial. Le Grand-Duché a su saisir un ingrédient même de la crise pour le retourner à son avantage et en sortir gagnant. En témoignent la prospérité croissante du pays et son attractivité toujours plus grande dans de nombreux domaines, pas seulement celui de la finance. Chaque fois, l’intelligence pragmatique collective a su dépasser tous les obstacles. Le Luxembourg sait faire preuve d’esprit entrepreneurial.

Les conséquences de cette crise vont se prolonger , et ses effets se feront ressentir sur le long terme.

Dès lors, peut-on dire qu’il existe un modèle luxembourgeois spécifique quant à la gestion de la crise et à ses solutions? Des mesures autres que celles prises par le gouvernement, peut-être moins connues, mais réellement «made in Luxembourg», existent-elles? Des mesures prises par les entreprises du secteur privé entre elles ou en collaboration avec les sociétés du secteur public sont-elles envisageables?

La crise de 2008 avait donné lieu à une réforme de la législation sectorielle spécifique à l’attention des banques, des fonds et des assurances. Ne faudrait-il pas proposer une initiative similaire et adaptée aux TPE et PME aujourd’hui, pour éviter les faillites provoquées par la crise sanitaire?

Poursuivons sur le volet juridique, et notamment la question du droit du travail. Le Luxembourg est une économie d’import des compétences. Le nombre de salariés français, belges ou allemands qui traversent chaque jour ses frontières l’atteste. Le nombre d’expatriés venus du monde entier ne fait que grandir, attirés par les perspectives de carrière offertes, dont ils sont, en partie, eux-mêmes les artisans. La crise n’est-elle pas une occasion de réfléchir aux moyens d’optimiser ce flux de forces vives dans les entreprises, de retenir les talents, aussi? Comment le modèle luxembourgeois peut-il évoluer? Concrètement, comment faire cohabiter la finance traditionnelle et les fintech au sein du même écosystème? Notamment vis-à-vis des travailleurs frontaliers en abordant l’incontournable question du télétravail.

Cet épisode bénéficiera également d’une intervention de Sasha Baillie, CEO de Luxinnovation.

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