La semaine dernière, la société luxembourgeoise a rendu un bilan semestriel en hausse de 21% pour le chiffre d’affaires (441,3 millions d’euros), qui la rapproche encore de son objectif à terme d’un milliard d’euros de revenus annuels. (Photo: Shutterstock)

La semaine dernière, la société luxembourgeoise a rendu un bilan semestriel en hausse de 21% pour le chiffre d’affaires (441,3 millions d’euros), qui la rapproche encore de son objectif à terme d’un milliard d’euros de revenus annuels. (Photo: Shutterstock)

Muddy Waters s’est tournée vers de nouvelles «victimes», abandonnant un des leaders européens de l’installation de fibre optique, la luxembourgeoise Solutions 30, à son déficit de confiance. Malgré des résultats en croissance à deux chiffres.

«J’aimerais avoir un débat public avec vous sur le bien-fondé de nos préoccupations concernant la gouvernance, les actions et l’intégrité des états financiers de S30. Je suis disponible tous les jours pendant la semaine du 25 juillet, et je suggère que la Société française des analystes financiers (SFAF) ou un autre parti neutre le modère.»

À la veille des feux d’artifice du 14 Juillet français, Muddy Waters tente une dernière approche vers le CEO de Solutions 30, Gianbeppi Fortis, sous la bienveillante modération de la SFAF. Le roi du «short» a liquidé ses positions acquises en juillet 2019 dès l’annonce, par EY, de son impossibilité de se positionner sur les comptes de la société luxembourgeoise spécialisée dans les télécoms, notamment dans l’installation de la fibre chez les particuliers. Cela lui a rapporté quelques millions d’euros supplémentaires sans qu’il n’ait pu prouver quoi que ce soit de ses accusations sur d’éventuelles fraudes comptables du groupe.

Un été en pente en douce, avant, le 15 septembre, d’utiliser l’image d’un comique américaine . Avec toujours les mêmes arguments et toujours la même méthode utilisée par cette dernière pour tenter de limiter la catastrophe. Pourquoi changer une affaire qui tourne, dans l’indifférence des régulateurs financiers qui semblent considérer que le «débat entre analystes» est au marché ce que le bouchon d’une cocotte-minute est à la pression…

Quel actionnaire de référence?

Fin juillet, l’assemblée générale extraordinaire de Solutions 30 a validé un changement dans les statuts: le directoire est autorisé à augmenter le capital social jusqu’à 2 millions d’euros supplémentaires en 16 millions d’actions supplémentaires d’ici cinq ans, après avoir confié à Rothschild & Cie le soin de trouver un actionnaire de référence.

Malgré une année 2020 très chahutée, elle avait rendu un bilan respectable avec un chiffre d’affaires en hausse de près de 28%, à 819,3 millions d’euros, pour un Ebitda à 106,5 millions d’euros et un bénéfice net à 34,5 millions d’euros, inférieur à celui de l’année précédente, le tout avec un «free cash flow» de près de 125 millions d’euros.

La semaine dernière, la société a rendu un bilan semestriel en hausse de 21% pour le chiffre d’affaires (441,3 millions d’euros), qui la rapproche encore de son objectif à terme d’un milliard d’euros, mais les investisseurs ont surtout retenu un Ebitda qui se tasse à 11,2% du chiffre d’affaires, qu’ils ont directement sanctionné en bourse ce vendredi (-4,47% à 8,12 euros). Signe que la confiance mettra du temps à revenir.

Muddy Waters, elle, n’a pas renoncé à frapper à d’autres portes, se concentrant pour l’instant sur les sociétés nées de Spac, ces «fusions» à la mode où une coquille vide est cotée en bourse et rachète une société de technologie pour des centaines de millions de dollars.