Soludec souhaite vite reprendre sa trentaine de chantiers en cours avant le confinement. Ici, l’extension de l’hôtel Le Royal, terminée depuis longtemps. (Photo: Soludec)

Soludec souhaite vite reprendre sa trentaine de chantiers en cours avant le confinement. Ici, l’extension de l’hôtel Le Royal, terminée depuis longtemps. (Photo: Soludec)

Soludec souhaite rouvrir le maximum de chantiers dès lundi. Son directeur a préparé des mesures de sécurité pour chacun d’entre eux, mais il s’attend à un taux d’absentéisme élevé.

«Pour le moment, il n’y a pas de raison que tous les chantiers ne recommencent pas lundi», avance avec ambition , directeur de Soludec. L’entreprise de construction s’occupe de gros œuvre et de bâtiments clé sur porte. Elle travaillait sur une trentaine de chantiers avant le début du confinement.

Elle emploie 400 salariés, dont 300 sur les chantiers. Son directeur admet que des absences pourraient mener à quelques décalages dans le temps. «Le nombre d’absents va augmenter lundi et nous n’allons pas forcer quelqu’un à venir travailler», indique Jacques Brauch. Il s’attend à environ 20% de personnes en moins à cause des congés pour maladie ou raisons familiales qui pourraient être demandés d’ici là. Il ne sait pas non plus si tous ses sous-traitants seront disponibles tout de suite.

330 bungalows contre la promiscuité

Question sécurité, le directeur a analysé l’ensemble des chantiers et trouvé des solutions pour chacun. Jeudi et vendredi, l’entreprise a distribué des notes de service sur les bonnes mesures à mettre en place. Par exemple, diminuer le nombre de personnes dans les camionnettes. «Les chantiers sont de grands espaces, il y a de la place. Nous allons les équiper avec 330 bungalows pour éviter la concentration des ouvriers», détaille-t-il. Ils peuvent servir de réfectoires, toilettes ou vestiaires et seront nettoyés régulièrement. L’entreprise assure avoir commandé suffisamment de masques et de gants pour équiper tout le monde.

Côté fournisseurs, «je pense que ça va aller. Les centrales de béton nous ont dit qu’elles suivaient, les matériaux de gros œuvre restent disponibles.» Ce sera peut-être plus compliqué pour du matériel spécifique qui vient de l’étranger, par exemple des châssis de fenêtres allemands. «Nous verrons au cas par cas.»

8 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins

Pour Soludec, un mois d’arrêt représente un manque à gagner de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et des pertes dues aux coûts directs de 600.000 euros. «Au début, je n’ai pas compris pourquoi les chantiers étaient arrêtés et pas les bureaux. Mais je comprends mieux maintenant qu’on a arrêté toute la population. C’était une manière de sensibiliser, tout le monde se comporte autrement désormais», estime-t-il.

Malgré le ralentissement, l’entreprise compte vite retrouver une bonne santé financière grâce à un carnet de commandes bien rempli. «Nous en avons pour toute l’année et même l’année prochaine. Même s’il n’y a pas de nouvelles commandes, ce ne sera pas un drame. Mais c’est clair qu’il faudra faire de la prospection et surveiller le marché à l’automne», se projette le directeur.