La levée de fonds de Roland Folz et SolarisBank se regarde à plusieurs niveaux: celui des entrants, celui de la Deutsche Bank, et celui de la reprise des activités de Wirecard. (Photo: Max Threlfall / SolarisBank)

La levée de fonds de Roland Folz et SolarisBank se regarde à plusieurs niveaux: celui des entrants, celui de la Deutsche Bank, et celui de la reprise des activités de Wirecard. (Photo: Max Threlfall / SolarisBank)

La fintech allemande SolarisBank a annoncé, mardi, une nouvelle levée de fonds de 60 millions d’euros, qui la valorise à 320 millions d’euros. Une bonne nouvelle pour le Luxembourg Future Fund, qui y avait investi en mars 2018.

«SolarisBank poursuit sa croissance impressionnante, et le cycle de financement actuel nous aidera à accélérer la construction d’une plateforme paneuropéenne. Nos partenaires améliorent continuellement leurs offres et élargissent leur portée avec nos solides produits de technologie financière. Nous sommes la principale plateforme pour le secteur bancaire ‘as a service’ en Europe, et nous sommes ravis que ce groupe exceptionnel de nouveaux investisseurs fasse désormais partie de notre voyage.»

Le CEO de SolarisBank, Roland Folz, est heureux. La levée de fonds en série C, annoncée mardi dans un communiqué, met du fuel dans la croissance, mais elle pourrait cacher un autre momentum dans la start-up allemande: la reprise d’une partie de l’activité de Wirecard en pleine bérézina.


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Les 60 millions d’euros ont été apportés pour moitié par HV Holtzbrinck Ventures, avec la participation de Vulcan Capital, de Samsung Catalyst Fund et de Storm Ventures, et pour moitié par les investisseurs déjà dans la boucle, dirigés par Yabeo, aux côtés de BBVA, SBI Group, ABN Amro Ventures, Global Brain, Hegus et Lakestar.

Wirecard, un business intéressant

Il est aussi intéressant de noter que, parmi les entrants, il y a le fonds de Samsung et celui de la fondation du fondateur (décédé) de Microsoft, Paul Allen. Et pour la première fois, la fintech s’est adjoint les services d’une banque, la Deutsche Bank, pour accompagner sa levée de fonds.

La valorisation à 320 millions d’euros pour cette fintech qui emploie 310 personnes de 52 nationalités rehausse la valeur de la participation luxembourgeoise, même s’il ne s’agit pas de vendre encore. Selon nos sources, SolarisBank lorgne une partie des activités de Wirecard, en pleine déconfiture depuis qu’un trou de près de 2 milliards d’euros a été découvert dans ses comptes.

Les plaintes s’accumulent au-dessus de ses dirigeants et de ses auditeurs, de chez EY, depuis le début, qui a finalement indiqué ne pas avoir certifié les résultats de 2019, sans aller jusqu’à donner l’alerte aux autorités. 

SolarisBank ouverte aux discussions

Par exemple, les comptes de la banque mobile de PME Kontist basée à Berlin ont jusqu’à présent été exploités via SolarisBank, tandis que la Mastercard a été émise par Wirecard Bank AG (par laquelle Kontist a annoncé au début de la semaine dernière qu’elle passait de Mastercard à Visa et, dans le processus, à l’émission et au traitement souhaité transféré à la SolarisBank), . Lequel prédit que SolarisBank a intérêt à attirer directement les clients pour lesquels sa solution est indiquée et à onboarder les autres au fur et à mesure.

Le CEO de SolarisBank ne s’en cache pas, en restant prudent. «Ce n’est jamais une bonne nouvelle lorsqu’un concurrent a des ennuis. Parce que ce qui rend les entreprises meilleures, en fin de compte, c’est la concurrence. […] Les services de Wirecard Bank sont similaires aux nôtres. Selon l’évolution des choses, nous pourrions certainement être quelque chose comme une alternative naturelle pour de nombreux clients de nos concurrents», a-t-il ajouté, précisant qu’il était ouvert à toute discussion sur le sujet.

 et une dizaine d’autres pourraient aussi être intéressées par la clientèle de Wirecard.