C’eut été rageant: alors que se profile un énorme contrat avec l’Automobile club allemand, qui consiste à reprendre le business des 1,2 million cartes de crédit de ses membres, Solarisbank cherchait, depuis septembre 2022, 100 millions d’euros, non seulement pour financer ce deal mais aussi les obligations qui vont avec.
Dans un communiqué, publié ce mardi, la fintech allemande, qui avait encore perdu 52 millions d’euros en 2022 bien qu’elle ait levé 440 millions d’euros depuis sa création, a annoncé avoir levé 96 millions d’euros, dont trois auprès des Luxembourgeois d’Ilavska Vuillermoz. La série F, dirigée par le groupe SBI et d’autres investisseurs existants, comprend également une garantie financière pouvant aller jusqu’à 100 millions d’euros d’équivalent en capital. On ignore si le Luxembourg Future Fund a lui aussi remis la main à la poche pour éviter d’être dilué.
«2024 annonce un nouveau chapitre brillant pour Solaris et nous nous engageons à réaliser nos priorités commerciales, à améliorer l’offre de produits pour nos partenaires et à faire de la conformité réglementaire notre proposition unique de vente», a commenté le CEO de la fintech, Carsten Höltkemeyer.
Cette dernière partie est particulièrement importante: il y a 15 jours, le régulateur financier allemand, la BaFin, a infligé une amende de 6,5 millions d’euros parce que la fintech «soumettait systématiquement et tardivement des déclarations de soupçons de blanchiment d’argent». Fin 2022, la BaFin avait déjà un représentant spécial pour surveiller la fintech. «Solaris SE doit introduire ou développer davantage des mesures de contrôle supplémentaires. Le processus d’acceptation du client exige, entre autres, que Solaris SE effectue et documente la vérification de l’adresse. En outre, lors du suivi des transactions, il faudra à l’avenir tenir compte des limites de transfert et de retrait d’espèces pour certains comptes fixées par la BaFin. Pour réduire les risques, BaFin a également interdit à Solaris SE de conclure de nouveaux partenariats de coopération sans l’approbation des autorités de surveillance. Il en va de même pour la création de nouvelles filiales et l’acquisition de nouveaux investissements.»
En juillet dernier, Solaris avait clôturé la première partie de la série F (38 millions d’euros), justement pour renforcer la gouvernance et la conformité et pour faire face à un environnement de marché difficile.
Sous licence EMI, elle emploie plus de 750 personnes sur dix sites en Europe et en Inde, avec un chiffre d’affaires net de 130 millions d’euros en 2022.