Luxembourg for Finance est l’organisme de promotion de la Place soutenu par le gouvernement et plusieurs associations professionnelles. Il publie son tableau de bord annuel ce lundi. D’où il ressort que 77 nouvelles entités ont reçu l’autorisation d’opérer délivrée par les deux régulateurs financiers du pays, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) et l’Autorité de contrôle du secteur des assurances (CAA), en 2021. Chiffre à comparer aux 82 nouvelles licences de 2020 et aux 119 de 2019, selon les données recueillies par Luxembourg for Finance.
, le CEO, explique dans une interview exclusive à Delano que les nouveaux entrants sur le marché luxembourgeois proviennent d’un large éventail de pays et de régions. «Il n’y a pas de tendance géographique notable en termes d’entités nouvellement autorisées au Luxembourg», a souligné Nicolas Mackel peu avant que LFF publie ses chiffres. «En effet, nous voyons des entités s’établir au Grand-Duché en provenance du monde entier, ce qui témoigne une fois de plus de l’attrait du Luxembourg pour les sociétés internationales de services financiers, en tant que centre financier stable et bien établi au cœur de l’UE.»
Le nombre de personnes employées dans le secteur financier a augmenté de 3% entre les deuxièmes trimestres de 2020 et 2021, pour atteindre 51.623 unités, a indiqué l’organisation dans son bilan annuel. Cela représente environ un emploi sur neuf dans le pays, selon les calculs à rebours de Delano.
Fonds d’investissement
Les actifs nets sous gestion des fonds domiciliés au Luxembourg ont augmenté de 18% en 2021, pour atteindre près de 5.900 milliards d’euros, de 24% par rapport à 2019.
Les actifs sous gestion des fonds de private equity et de capital-risque ont gagné près de 30% en 2021, «passant de 190 à 255 milliards d’euros», précise le rapport de LFF.
Trois nouvelles sociétés de gestion, six nouvelles entreprises d’investissement, 41 gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs légers et 11 nouveaux gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs ont reçu un agrément.
Finance durable et ESG
Le Luxembourg est resté un leader dans les fonds qui utilisent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour sélectionner les investissements. Les fonds ESG basés au Luxembourg représentaient 44% du total européen à la fin du mois de juin 2021, selon les données de PwC.
Le Luxembourg Green Exchange comptait 1.234 obligations durables cotées à la fin de décembre 2021, soit une augmentation de 47% en glissement annuel, selon Luxembourg for Finance. En octobre, la bourse a facilité une émission de 12 milliards d’euros, que Luxembourg for Finance a qualifiée de «plus grande obligation verte jamais émise au niveau mondial». Au total, la valeur des obligations durables de la bourse est passée de 246 milliards d’euros à 640 milliards d’euros l’année dernière.
En ce qui concerne l’année en cours, «le Luxembourg est devenu un centre d’excellence établi pour la finance durable et nous verrons sans aucun doute un intérêt continu pour ce secteur, les acteurs mondiaux cherchant à tirer parti de l’écosystème qui a été établi au sein du Grand-Duché», analyse Nicolas Mackel.
Banque
Une nouvelle banque a commencé à opérer l’année dernière, selon Luxembourg for Finance. En revanche, quatre ont quitté le marché, laissant un total de 124 banques au Grand-Duché.
«Dans le secteur de la banque privée, les actifs sous gestion ont poursuivi la trajectoire ascendante observée depuis la fin de la crise financière mondiale et s’élèvent désormais à 508 milliards d’euros, marquant un nouveau taux de croissance annuel de 7% depuis 2008», indique LFF. Le secteur bancaire privé luxembourgeois représentait 466 milliards d’euros à la fin de 2020. Une partie, mais pas la totalité, de cette croissance peut être mise sur le compte du Brexit.
Assurance
Sept nouveaux réassureurs ont été agréés par le CAA, tandis que sept sociétés ont quitté le marché. Les primes d’assurance totales ont augmenté de 29,4% en glissement annuel, les primes d’assurance-vie ayant bondi de 42,7% au cours des trois premiers trimestres de l’année (après une contraction de 20,8% en 2020) et les primes d’assurance non-vie ayant augmenté de 11,9%, a indiqué l’agence.
Fintech
«Au total, 220 entreprises de technologie financière opèrent désormais à partir du Grand-Duché, soit une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente», poursuit Luxembourg for Finance. Les registres de la CSSF répertorient 25 établissements de paiement et de monnaie électronique au Grand-Duché, contre 20 en 2019.
Nicolas Mackel s’est montré optimiste quant au secteur de la fintech en 2022. Il a déclaré à Delano que «notre expertise croissante en termes d’actifs numériques pourrait s’avérer être une aubaine pour nous. Déjà, des acteurs établis dans cet espace, tels que Bitstamp, Tokeny, HQLAx, Stokr et plus encore, constituent une partie cruciale de l’écosystème luxembourgeois, et à mesure que les directives réglementaires deviennent plus claires – par exemple avec la récente foire aux questions sur les et la de la CSSF –, nous pourrions voir un nombre croissant d’acteurs se tourner vers nous pour prendre la tête de cet espace.»
Cet article a été écrit en anglais pour , traduit et édité en français pour Paperjam.