L’artisanat reste le premier secteur à profiter des crédits d’équipement de la SNCI. Un nouvel outil va voir le jour afin de faciliter l’accès aux capitaux pour alimenter les fonds de roulement. (Photo: Shutterstock)

L’artisanat reste le premier secteur à profiter des crédits d’équipement de la SNCI. Un nouvel outil va voir le jour afin de faciliter l’accès aux capitaux pour alimenter les fonds de roulement. (Photo: Shutterstock)

Pour son 40e anniversaire, la SNCI a rendu un bilan annuel en ligne avec ceux des années précédentes. Occasion de mesurer son soutien à l’économie au travers de ses outils. Et d’en découvrir deux «nouveaux»: la garantie pour l’Université et un pour les PME.

Lire le bilan annuel de la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI), c’est comme rembobiner une année d’économie au Luxembourg.

La banque publique est là pour soutenir les développements économiques sur différents axes, très différents les uns des autres. À part pour reconnaître sa gestion prudente, dire qu’elle a terminé avec un bénéfice de 38,93 millions d’euros, contre 28,46 millions un an plus tôt, ne présente pas beaucoup d’intérêt.

À la différence d’autres faits:

- La SNCI a décidé de 60,01 millions d’euros d’opérations financières, contre 17,79 millions d’euros. La différence s’explique par l’octroi de six prêts à moyen ou long terme pour 44,52 millions d’euros, contre moins d’un million en 2017. Ce type de prêt est le premier poste de dépense de la SNCI depuis sa création (1,5 sur 3,6 milliards d’euros engagés depuis 1978). La SNCI en gère 387.

- Malgré la volonté du gouvernement de soutenir davantage les PME, la banque publique n’a accordé «que» 17 crédits d’équipement, contre 29 un an plus tôt. Le montant de l’enveloppe (11,12 millions d’euros) baisse de 7%, ce qui indique que la moyenne des crédits est plus élevée. Les deux tiers (7,3 millions) vont à l’artisanat, chiffre en baisse de 27% sur un an, devant le commerce (2,9 millions) et l’hôtellerie et l’industrie (450.000 chacun). Cela a permis de créer 25 emplois, soit 63 de moins qu’un an plus tôt, avec la même enveloppe financière.

- La SNCI a pris sa part dans la création de Master LeaseCo, une société anonyme qui doit acquérir deux avions Cargolux pour les louer... à Cargolux. Cette ingénierie financière et les différentes mesures pour soutenir la compétitivité de l’affréteur aérien luxembourgeois ont nécessité près de 4,5 millions de dollars d’investissement.

- L’augmentation de capital de Luxtrust pour permettre l’arrivée des Italiens de Tinexta (Tecnoinvestmenti) a vu la dilution des capitaux luxembourgeois dans le fournisseur de solutions d’identité digitale et de protection des données. Du coup, le conseil d’administration de la SNCI, sous couvert des ministres de tutelle, a accepté de participer à la création de Luxtrust Development pour réunir les intérêts luxembourgeois. La SNCI détient 16,93% dans cette dernière, et 8,46% dans Luxtrust via cette dernière.

- Mise en œuvre avec le Fonds européen d’investissement depuis 2015, la sicav Luxembourg Future Fund (LFF) a poursuivi ses investissements très ciblés dans des sociétés innovantes, avec l’idée d’attirer des acteurs de l’économie de demain au Luxembourg. Le fonds dispose de trois compartiments (50 millions pour le VC fonds de fonds, 90 millions pour le fonds de co-investissement, et 10 millions pour le fonds de co-investissement Business Angels et Family Office).

Depuis sa création, le LFF a investi dans le Paladin European Cyber Fund, actif dans la cybersécurité, aux côtés du fonds Lakestar II, dans deux fintech allemandes, CrossLend et solarisBank (la première a annoncé un partenariat avec la BCEE), et, aux côtés de RRE Leaders, dans Spire, une ancienne «next billion company» de l’espace, dont le quartier général est désormais au Luxembourg.

- La SNCI a retravaillé son instrument, plafonné à 4 millions d’euros, pour des microentreprises qui ont démontré à l’Université du Luxembourg ou au CRP que leur technologie pouvait leur procurer un avantage compétitif. La facilité «Université du Luxembourg et CRP» est un prêt qui peut aller jusqu’à 10 ans, d’un montant compris entre 10.000 et 250.000 euros, sans dépasser 40% d’une base éligible. Le communiqué de presse indique aussi un nouvel instrument, une garantie, pour les PME luxembourgeoises qui devraient leur permettre de pouvoir mieux financer leurs besoins en fonds de roulement.

Le 5 juillet, la SNCI .