«L’année 2020 a montré que la banque n’est pas à l’abri d’une évolution défavorable affectant rapidement et significativement ses résultats, même avec un bilan a priori très fort. Cette évolution montre l’importance de disposer d’une base financière stable pour que la SNCI puisse continuer à réaliser sa mission de banque de développement dans l’intérêt général du développement économique durable du Luxembourg, et ce, également par temps de crise, quand les entreprises ont besoin d’un partenaire fiable», explique la SNCI dans son bilan pour l’année 2020 publié dans le courant de l’été.
La Société nationale de crédit et d’investissement affiche en effet une perte, historique, qui s’élève à 22,76 millions d’euros, contre un bénéfice de 28,25 millions d’euros durant l’exercice précédent. Le résultat de cet exercice a été fortement impacté de façon négative par des corrections de valeur sur valeurs mobilières ayant le caractère d’immobilisations financières (pertes non réalisées), en l’occurrence sur les titres détenus de SES S.A. sous forme de FDR, dont le cours de bourse en date du 31 décembre 2020 s’élevait à 7,72 euros. Le deuxième impact négatif important a été la diminution de moitié des dividendes reçus de la part de SES S.A. en 2020, 12,844 millions d’euros, contre 25,688 millions d’euros en 2019.
Un assouplissement des conditions de remboursement
«Sachant que la crise n’est toujours pas terminée, la banque se montre prudemment optimiste pour l’exercice 2021. En effet, elle s’attend à une année dans la continuité des années précédant la crise de Covid-19, tout en restant vigilante par rapport à la sortie de crise des entreprises luxembourgeoises», ajoute la SNCI dans son rapport.
La crise liée au Covid-19 n’a pas manqué d’impacter les activités de la SNCI en 2020. Dès le 17 mars 2020, elle a procédé à un assouplissement des conditions de remboursement de tous ses prêts et crédits, en décidant de suspendre le remboursement de capital pour les échéances du 31 mars et du 30 juin 2020 pour l’ensemble des prêts directs et indirects.
Lors d’une réunion extraordinaire le 23 mars 2020, son conseil d’administration a décidé de mettre en place un «financement spécial anti-crise – FSAC» avec une enveloppe pouvant aller jusqu’à 400 millions d’euros, correspondant à un volume de financement total en faveur des entreprises de près de 700 millions d’euros, financements bancaires inclus. Le 26 mars, le conseil d’administration a également procédé à la mise en place d’une facilité «garanties PME», en collaboration avec les banques partenaires actives dans le financement des entreprises au Luxembourg, pour 200 millions d’euros.
7,6 millions d’euros de crédits d’équipement
En novembre dernier, le conseil d’administration de la SNCI a octroyé un financement de 10 millions d’euros sur cinq ans en faveur de la Mutualité de cautionnement de la Chambre de commerce afin de lui permettre d’élargir, dans le contexte de la crise actuelle, le volume de ses garanties en faveur des PME luxembourgeoises. Un financement similaire a été offert à la Mutualité des PME.
Au niveau de son activité générale, le conseil d’administration de la SNCI a décidé en 2020 des cofinancements globaux, tous instruments confondus, pour un montant total de près de 77,1 millions d’euros, contre 24,1 millions d’euros en 2019. Elle a ainsi accordé 11 crédits d’équipement pour un montant total de 7,6 millions d’euros à des PME luxembourgeoises, contre 4,4 millions en 2019. Ce sont les entreprises du secteur de l’industrie qui s’en sont vu octroyer la plus grande partie, avec quelque 5,4 millions d’euros de crédits qui leur ont été alloués contre 1,8 million en 2019. Près de 1,6 million d’euros de crédits d’équipement ont été octroyés aux PME artisanales et quelque 0,7 million d’euros ont été alloués aux secteurs du commerce/hôtellerie et de la restauration.
La SNCI n’a pas pris de nouvelle participation directe en 2020, cette activité étant de, par sa nature, soumise à de très fortes variations en termes de décisions d’investissement d’une année à l’autre. Mais elle a investi via le LFF – son instrument-clé en matière de développement de l’écosystème capital-risque luxembourgeois – dans les fonds d’investissement et les entreprises innovantes suivants: Paladin European Cyber Fund, ainsi que dans Middlegame Ventures Fund, un fonds spécialisé dans les jeunes entreprises fintech essentiellement européennes.