En France, le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé la mise en place d’un Pass rail à 49 euros par mois dès l’été prochain. Il a promis un dispositif «simple» pour un «usage illimité» du train pour voyager en France, en Intercités et en TER.
Le 4 septembre dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, avait déjà mis l’idée sur la table afin de mettre en place un système similaire au modèle allemand. Si les intentions sont louables, la question du financement de ce Pass rail reste à être clarifié dans la mesure où en France, les transports sont financés par les régions. Invité de France Bleu Lorraine, le vice-président de la région Grand Est en charge des transports, Thibaud Philipps, l’a d’ailleurs très bien rappelé: «Le Pass rail, ça dépendra surtout de qui finance quoi». Conscient de la particularité de la région avec plus de 112.000 personnes traversant quotidiennement la frontière pour se rendre au Luxembourg, Thibaud Philipps a souligné vouloir «travailler avec le Luxembourg et avec les Länder allemands pour pouvoir voyager de l’autre côté de la frontière avec ce pass.»
Outre le financement, il restera donc à connaître les détails des conditions générales de ce futur billet qui pourrait faire baisser nettement le budget transport de certains frontaliers français. En effet, l’abonnement mensuel (pour les plus de 26 ans sans réduction) pour faire Metz-Bettembourg frontière est actuellement affiché à 95,10 euros. Reste à savoir si le Pass rail pourra être utilisé dans ce parcours, le train ayant une destination située à l’extérieur du pays. De son côté, la SNCF n’a pas pu confirmer cette possibilité en expliquant qu’il s’agit pour le moment «d’une annonce du gouvernement français, pour plus de détail, il faut se rapprocher du ministère des transports.»
Pour les frontaliers au départ de Thionville (43,10 euros par mois jusqu’à Bettembourg frontière) et au départ de Longwy via Rodange frontière (22,60 euros par mois), les tarifs actuellement en vigueur restent plus attractifs.
L’exemple du modèle allemand
Pour rappel, en juin 2022, pendant les mois de juin, juillet et août. Une mesure visant à aider les usagers à faire face à la flambée des prix de l’énergie suite à l’agression de la Russie en Ukraine. Selon une estimation de l’Association des entreprises de transport allemandes (VOV), 52 millions de tickets ont été vendus en trois mois, permettant également d’économiser 1,8 million de tonnes de CO2.
Face à ce succès, le gouvernement allemand a décidé de prolonger l’initiative en mettant en place au 1er mai 2023 un Deutschlandticket (D-Ticket). Ce billet à 49 euros par mois permet de circuler sur tous les réseaux urbains et interurbains du pays (bus urbain et périurbain, tram, métro et train) à l’exception des lignes exploitées par DB Fernverkehr et l’Interregio-Express.