Laurent Beaudoint, Pascaline et Bertrand Smets reprennent la gestion de l’entreprise luxembourgeoise, qui ambitionne d’ouvrir à Anvers en 2023, après une première incursion à Bruxelles en 2011. (Photo: Maison Moderne)

Laurent Beaudoint, Pascaline et Bertrand Smets reprennent la gestion de l’entreprise luxembourgeoise, qui ambitionne d’ouvrir à Anvers en 2023, après une première incursion à Bruxelles en 2011. (Photo: Maison Moderne)

Comment s’adapter aux spécificités du marché local? Tous les vendredis de l’été, Paperjam part à la rencontre d’enseignes étrangères actives au Grand-Duché et de marques luxembourgeoises qui ont choisi de s’exporter à l’étranger. Focus, ce vendredi, sur Smets.

Du dernier sweat Balenciaga à la robe Stella McCartney, en passant par une statuette signée Jeff Koons, l’assortiment de Smets est fait de grands noms, mais aussi de pépites de jeunes créateurs que sa directrice artistique Pascaline Smets repère à travers le monde.

À côté des cinq magasins luxembourgeois, l’enseigne fondée en 1986 par Carine Smets a posé ses valises en 2011 à Bruxelles. Depuis la chaussée de Louvain, Smets a commencé à fidéliser une base de clientèle et à nouer des relations avec des fournisseurs. Mais les soucis de mobilité et les travaux dans le quartier ont poussé l’enseigne à se rapprocher du centre névralgique de la capitale belge, et depuis 2016, elle officie depuis la rue de Namur, au cœur de la ville haute.

Nous n’avons pas qu’une mission commerciale, nous avons aussi une dimension culturelle et d’éducation.

Pascaline Smetsdirectrice artistiqueSmets

C’est le quartier par excellence des boutiques des marques haut de gamme, mais aussi de nombreux musées phares de la capitale. «Cela fait partie de l’ADN de Smets: nous n’avons pas qu’une mission commerciale, nous avons aussi une dimension culturelle et d’éducation», souligne Pascaline Smets.

Celle qui incarne aux côtés de son frère Bertrand et du CFO Laurent Beaudoint est également mordue d’art, puisqu’elle a ouvert en 2015 avec son autre frère, Guillaume, une galerie d’art dans la capitale belge.

Un accent un peu plus jeune

Mais revenons à la maison luxembourgeoise d’articles de mode griffés: son origine est liée à l’absence au Grand-Duché de nombreuses enseignes monomarques de luxe, ce qui n’est pas le cas de Bruxelles. «Mais à côté de ces monomarques, il y a en Belgique davantage une culture pour les jeunes designers et les créateurs, peut-être est-ce lié à la présence d’écoles de design», analyse Pascaline Smets.

D’ailleurs, l’assortiment du point de vente bruxellois fait plutôt la part belle aux jeunes designers qu’aux poids lourds du luxe, qui s’écoulent dans leurs propres points de vente.

«Mais notre clientèle cible reste la même, un profil international, curieux, dynamique, je ne pense pas qu’il y ait une vraie différence», explique la directrice artistique.

Cap sur Anvers

Celle-ci travaille avec ses deux associés sur l’ouverture d’un second point de vente belge, situé cette fois à Anvers. Réputée être la capitale de la mode belge, la cité portuaire est aussi un nid de jeunes créateurs avec qui l’enseigne luxembourgeoise entend bien nouer des partenariats. Car, à côté de la boutique d’articles de mode et de cadeaux, Smets ambitionne d’ouvrir une galerie d’art et un restaurant. Un projet à 360°, donc, qui est attendu d’ici à 2023 dans «un quartier en pleine évolution, bien placé, mais pas attendu», confie notre interlocutrice.

On ne peut pas renier toute la force que le Luxembourg nous a donnée.

Pascaline Smetsdirectrice artistiqueSmets

À Anvers, Smets compte développer davantage de capsules exclusives. Mais l’enseigne n’oublie pas ses racines: «C’est une fierté d’être Luxembourgeois, nous avons construit notre nom au Luxembourg, et on ne peut pas renier toute la force que le Luxembourg nous a donnée.»

Un pied au Grand-Duché et un autre en Belgique, telle est la réalité de l’enseigne, mais aussi de la famille Smets, puisque Thierry et Carine Smets sont nés en Belgique, tandis que leurs six enfants y ont effectué une partie de leurs études… Tout comme leurs parents. L’histoire se répète, mais reste constamment au goût du jour.